Après une nuit éprouvante à subir les répliques du puissant séisme qui a fait au moins 1 297 morts dans le sud-ouest d'Haïti, les habitants et les secours s'affairaient le 15 août avec des moyens limités pour retrouver des survivants sous les décombres.
Nombre d'engins lourds, camions et tractopelles s'activaient pour déplacer des dalles de béton de bâtiments en ruine dans la ville des Cayes près de l'épicentre du séisme, à quelque 160 kilomètres de la capitale haïtienne Port-au-Prince, a constaté l'AFP sur place.
Un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé le sud-ouest d'Haïti le 14 août à 8h29 , tuant au moins 1 297 personnes et faisant plus de 5 700 blessés, selon le dernier communiqué des services haïtiens de protection civile.
La tempête tropicale Grace pourrait entraver les secours
Les efforts des secours pour aider les victimes pourraient être entravés la tempête tropicale Grace approchant, avec un risque de pluies torrentielles et d'inondations rapides, selon le service national météorologique des Etats-Unis. Du personnel et des médicaments ont déjà été acheminés par le ministère de la Santé vers la péninsule sud-ouest mais la logistique d'urgence est aussi mise en péril par l'insécurité qui mine Haïti depuis des mois.
Sur un peu plus de deux kilomètres, l'unique route reliant la capitale à la moitié sud du pays traverse le quartier pauvre de Martissant sous contrôle des gangs armés depuis début juin, empêchant la libre circulation. Les rares hôpitaux existant dans les régions affectées peinent à fournir les soins d'urgence.
Le pape François a exprimé le 15 août sa «solidarité» avec la population en Haïti, disant «espérer que la communauté internationale s'implique en leur faveur».
De nombreux pays, notamment les Etats-Unis, la Républicaine dominicaine, le Mexique, ou encore l'Equateur ont d'ores et déjà offert leur assistance avec l'envoi de personnel, de rations d'urgence et d'équipements médicaux.
Le spectre du séisme de 2010 dans les mémoires
Le Premier ministre Ariel Henry, qui a décrété l'état d'urgence pour un mois dans les quatre départements affectés par la catastrophe, a remercié le 15 août la communauté internationale.
«Nous voulons donner une réponse plus adaptée qu'en 2010 après le tremblement de terre. Toutes les aides venant de l'extérieur doivent être coordonnées par la direction de la Protection civile», a exigé le chef du gouvernement, tout en appelant ses concitoyens à «l'unité nationale». «Oublions nos querelles», a plaidé Ariel Henry.
Le séisme du 12 janvier 2010 qui avait ravagé la capitale et plusieurs villes de province est encore dans toutes les mémoires. Plus de 200 000 personnes avaient été tuées et plus de 300 000 autres avaient été blessées lors de la catastrophe. Les efforts du pays pour se relever avaient été ralentis par la forte instabilité politique. Onze ans plus tard, l'île est toujours en proie à une crise socio-politique aiguë, son président Jovenel Moïse ayant été assassiné le mois dernier.