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Assange : Amnesty International appelle Biden à abandonner les charges à «motivation politique»

A la veille d'une audience pour statuer sur l'appel du gouvernement américain contre le refus d'extradition de Julian Assange, Amnesty International a une nouvelle fois exhorté le président américain à abandonner les poursuites contre le journaliste.

Alors qu'une audience préliminaire doit avoir lieu le 11 août pour examiner l'appel des Etats-Unis contre la décision de la justice britannique de ne pas extrader Julian Assange, Amnesty International a une nouvelle fois demandé que les charges retenues contre le lanceur d'alerte soient abandonnées.

«Cet appel fallacieux devrait être rejeté par le tribunal et le président Biden devrait saisir l'occasion d'abandonner ces accusations à motivation politique qui ont mis la liberté des médias et la liberté d'expression sur le banc des accusés», a déclaré le directeur de l'organisation non-gouvernementale pour l'Europe, Nils Muiznieks.

«Obama a ouvert l'enquête sur Julian Assange, Trump a porté les accusations contre lui, il est maintenant temps pour le président Biden de faire ce qu'il faut et de mettre fin à ces poursuites grotesques qui n'auraient jamais dû être engagées», a-t-il ajouté.

Dans son communiqué, l'ONG rappelle le travail qu'elle a effectué en tant que partenaire technique des journalistes sur le projet Pegasus. «Ce n'est que le dernier exemple qui expose ce que certains Etat font loin du regard du public. Cela renforce l'importance vitale des lanceurs d'alerte, des journalistes d'investigation et des éditeurs pour demander des comptes aux auteurs de violations des droits humains», peut-on notamment y lire. 

Amnesty international rappelle que Julian Assange est le premier éditeur à faire face à des accusations en vertu de la loi sur l'espionnage aux Etats-Unis. S'il était extradé vers les Etats-Unis, le fondateur de Wikileaks pourrait être jugé pour 18 chefs d'accusation, dont 17 en vertu de la loi sur l'espionnage ; et un en vertu de la Loi sur la fraude et les abus informatiques. Il risque 175 ans de prison et «serait confronté à un risque réel de graves violations des droits humains en raison de conditions de détention qui pourraient s'apparenter à des actes de torture ou à d'autres mauvais traitements, y compris l'isolement cellulaire prolongé», selon l'ONG. 

En plus d'Amnesty international, de nombreuses ONG à travers le monde demandent l'abandon des poursuites contre Julian Assange. On trouve parmi elles Human Rights Watch (HRW), Reporters sans frontières (RSF), PEN America ou encore l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU). Une manifestation contre les tentatives américaines d'extrader Assange doit avoir lieu le 11 août à 9h devant la Royal Courts of Justice, à Londres.