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Jeux olympiques : sanctionnée dans l'affaire Timanovskaïa, Minsk dénonce une «discrimination»

Deux entraîneurs biélorusses ont été sanctionnés après l'arrivée en Pologne d'une athlète qui se disait menacée de rapatriement de force. Minsk se dit prêt à poursuivre le dialogue avec le CIO, mais met en garde contre toute «discrimination».

Pointé du doigt par le Comité international olympique (CIO) pour son rôle présumé dans l'affaire Timanovskaïa, le Comité olympique biélorusse s'est dit ouvert «à la poursuite du dialogue» et prêt à collaborer «étroitement avec le CIO pour comprendre les raisons de la décision qui a été prise», selon un communiqué publié ce 6 août sur les réseaux sociaux. Minsk a néanmoins mis en garde contre toute «discrimination».

La sprinteuse Kristina Timanovskaïa affirme avoir échappé à un rapatriement forcé en Biélorussie, qu'elle attribue à des critiques émises quelques jours plus tôt envers la Fédération d'athlétisme de son pays. Elle accuse notamment cette instance de l'avoir inscrite pour le relais 4x400 m sans l'en aviser au préalable. De son côté, le Comité olympique biélorusse explique avoir retiré cette athlète de 24 ans des Jeux olympiques de Tokyo en raison de son «état émotionnel et psychologique».

Alors qu'elle se trouvait à l'aéroport de Tokyo-Haneda et redoutait, comme elle l'affirme dans une interview à la chaîne américaine CNN, d'être envoyée en prison dans son pays, Kristina Timanovskaïa a pu bénéficier d'une protection policière après intervention du CIO. Elle s'est ensuite réfugiée à l'ambassade de Pologne au Japon, puis a rejoint le 4 août ce pays, qui lui a délivré un visa humanitaire.

Deux jours après ce dénouement, ce 6 août, le Comité international olympique a annoncé retirer les accréditations aux jeux de deux des entraîneurs biélorusses, Artur Choumak et Iouri Moïssevitch. Sur son compte Twitter, le CIO précise avoir mis en place une commission disciplinaire pour déterminer leur rôle dans cette affaire. «Nous ne sommes pas en position de changer le système politique dans un pays, ce n'est pas notre mission. Notre responsabilité est de protéger les sportifs du mieux possible, de sanctionner et tenir loin des Jeux ceux qui ne respectent pas nos valeurs», a encore affirmé le Comité international olympique en conférence de presse.

Dans son communiqué publié le même jour, le Comité olympique biélorusse souligne que les deux entraîneurs rentrent à Minsk, mais se réservent néanmoins «le droit de faire appel». Et de préciser : «Le Comité national olympique biélorusse défend pleinement et continuera de protéger les intérêts de tous les athlètes et entraîneurs biélorusses contre toute forme de discrimination, le cas échéant.»

De son côté, Kristina Timanovskaïa a assuré le 5 août depuis Varsovie qu'elle ne pensait «pas à l'asile politique» et qu'elle souhaitait «seulement poursuivre [sa] carrière sportive».