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Les autorités d'Ibiza recrutent des «espions» étrangers pour infiltrer les fêtes illégales

Pour lutter contre la prolifération des fêtes illégales sur l'île et ainsi faire respecter les règles en vigueur, les autorités ont opté pour une décision peu banale : elles proposent des missions d'espionnage à des étrangers.

Les autorités d'Ibiza ont décidé de recruter des étrangers âgés entre 30 et 40 ans pour jouer les espions, selon plusieurs médias espagnols et français dont Le Parisien. Le but ? Infiltrer et ainsi signaler des fêtes qui ne respecteraient pas les mesures sanitaires en vigueur dans un contexte de reprise épidémique. 

L'île d'Ibiza, connue pour sa vie nocturne, a vu nombre de ses établissements de nuit incapables d'organiser des soirées en plein air fermer tour à tour. L'activité tourne également au ralenti dans les bars et les restaurants soumis à une jauge. Selon les derniers chiffres, le taux d’incidence du Covid sur l’île atteint plus de 1800 cas pour 100 000 habitants.

En conséquence, de nombreux contournements des restrictions ont été constatés, en particulier des rassemblements dans des lieux privés, rendant les contrôles plus difficiles. Le premier vice-président du Conseil, Mariano Juan, a reconnu au Periodio de Ibiza que la tâche des policiers s'en trouvait plus difficile dans la mesure où résidents, travailleurs saisonniers et touristes se mélangeaient lors de ces soirées. Or, cela présenterait un risque d'apparition de foyer de contamination. «La police elle-même dit qu’il est difficile pour les policiers de s’infiltrer car ils sont connus des habitants. Nous devons donc chercher de l’aide à l’extérieur », affirme-t-il.

L'initiative est loin de faire l'unanimité dans le pays

Si Mariano Juan estime qu'il n'est pas aisé de recruter des candidats pour ce type de mission, il ne doute pas que le dispositif sera opérationnel cet été. «C’est une nécessité pour préserver la situation sanitaire à Ibiza», a-t-il justifié. 

Ce projet est cependant critiqué par la classe politique espagnole. Vincent Torres, le porte parole du Parti socialiste qui administre l'île, a ainsi exigé des autorités qu'elles formulent des «propositions sérieuses qui ont un fondement juridique» plutôt que «d’agir de manière irresponsable en lançant des idées que nous ne pouvons accepter».