La République islamique d'Iran a qualifié ce 1er août d'«infondées» les allégations d'Israël l'accusant d'être à l'origine d'une attaque menée en mer d'Oman contre un pétrolier géré par un milliardaire israélien, dernière épreuve de force en date entre les deux pays ennemis.
Le 29 juillet, le pétrolier Mercer Street, appartenant à l'homme d'affaires et milliardaire Eyal Ofera, a été la cible d'une attaque au drone en mer d'Oman, selon l'armée américaine dont plusieurs navires sont présents dans la région. L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, a fait deux morts, un Britannique employé par la société de sécurité Ambrey et un membre d'équipage roumain, selon l'armateur Zodiac Maritime, une société internationale basée à Londres et appartenant à Eyal Ofera. Israël a aussitôt pointé du doigt l'Iran, son ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid accusant le 30 juillet la République islamique d'être «un exportateur de terrorisme, de destruction et d'instabilité qui fait mal à tout le monde». Il a appelé à une action contre ce pays à l'ONU.
Celui qui sème le vent récolte la tempête
«Le régime sioniste doit cesser de [lancer] de telles accusations infondées», a rétorqué le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh lors d'une conférence de presse à Téhéran. Israël «doit savoir que rejeter la faute sur les autres ne règlera pas ses problèmes». «Celui qui sème le vent récolte la tempête», a-t-il ajouté. «L'Iran n'hésitera pas un instant à défendre ses intérêts et sa sécurité nationale», a encore dit Khatibzadeh, affirmant que «ce n'est pas la première fois qu'[Israël] porte de telles accusations contre l'Iran».
La société Dryad Global, spécialisée dans la sécurité maritime, a évoqué de nouvelles «représailles dans la guerre de l'ombre que se livrent les deux puissances», en référence à l'Iran et Israël. Le Mercer Street naviguait sans cargaison de Dar es Salaam en Tanzanie à Fujairah (Emirats arabes unis), quand il a été pris pour cible, selon Zodiac Maritime qui exploite ce navire japonais battant pavillon libérien.
Plusieurs accrochages en mer depuis mars
Il s'agit de la dernière manifestation de l'inimitié entre l'Iran et Israël. Le 10 mars, un cargo de la compagnie de transport maritime publique iranienne IRISL, l'Iran Shahr-e-Kord, a été touché à la coque par un engin explosif en Méditerranée. Téhéran a alors affirmé que «tout laisse penser que le régime d'occupation de Jérusalem [Israël dans la phraséologie officielle iranienne] est derrière cette opération».
En avril, l'Iran a annoncé qu'«un navire commercial» iranien, le Saviz, avait été endommagé en mer Rouge par une explosion d'origine indéterminée. Le New York Times a alors rapporté que le Saviz avait été visé par une attaque de «représailles» israélienne après «des frappes antérieures de l'Iran contre des navires israéliens».
En mars, le Wall Street Journal a rapporté, citant des responsables américains et du Moyen-Orient, qu'Israël avait ciblé depuis fin 2019, principalement avec des mines sous-marines, au moins une dizaine de navires faisant route vers la Syrie et transportant, dans la plupart des cas, du pétrole iranien. Les autorités iraniennes ont en outre accusé ou soupçonné Israël à plusieurs reprises d'avoir saboté certaines de ses installations d’enrichissement d'uranium.