Le 31 juillet, le roi du Maroc Mohammed VI a déploré l'état des relations entre son pays et son voisin algérien, dans un discours prononcé à l'occasion de la fête du Trône alors que les rapports entre Alger et Rabat ont récemment connu un regain de tensions.
L'ambassadeur marocain à l'ONU, Omar Hilale, avait en effet exprimé durant une réunion du mouvement des non-alignés les 13 et 14 juillet son soutien à «l’autodétermination» du «peuple kabyle» en Algérie, en réaction au soutien de l'Algérie à l'indépendance du Sahara occidental. En réponse, Alger a condamné «une dérive dangereuse» et rappelé dans la foulée son ambassadeur à Rabat pour consultations. En outre, l'affaire Pegasus est venue renforcer la méfiance d'Alger à l'égard de Rabat après la normalisation en décembre 2020 des relations entre le Maroc et Israël.
A cet égard, force est de constater que ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-président, ni moi-même ne sommes à l’origine de cette décision de fermeture
«Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc […] La sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc», a assuré Mohamed VI en s'adressant aux Algériens.
«A sa plus proche convenance, j'invite le président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune», a déclaré le monarque marocain, en référence au combat mené par les deux pays contre la colonisation française.
Frontière fermée depuis 1994
Mohammed VI a également réitéré son appel à rouvrir les frontières fermées depuis l'été 1994 à l'initiative de l'Algérie. Alger avait ainsi riposté à la décision de Rabat d'imposer un visa d'entrée à son territoire aux Algériens après l'attentat de Marrakech. Si depuis 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes rétablies, l'Algérie refuse de rouvrir sa frontière terrestre. «A cet égard, force est de constater que ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-président, ni moi-même ne sommes à l’origine de cette décision de fermeture», a-t-il remarqué à ce sujet.
«Plus que deux nations voisines, le Maroc et l’Algérie sont deux pays jumeaux qui se complètent.»
De son côté, Alger dénonce une campagne médiatique hostile de son voisin de l'ouest. «Le Maroc a toujours été l'agresseur» avait affirmé le président Abdelmadjid Tebboune dans une interview au Point en juin dernier. Il avait alors jugé que l'Algérie ne pouvait «ouvrir ses frontières avec un pays qui l'agresse quotidiennement».