Alger a condamné, le 25 juillet, la décision de l’Union africaine (UA) d'accorder à Israël le statut d'observateur à l'organisation panafricaine.
«Prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, cette décision n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine», a estimé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, sans jamais citer le nom d'Israël.
«La récente décision du président de la Commission de l’Union africaine (UA), d’accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n’est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l’organisation continentale à la juste cause palestinienne», souligne le communiqué relayé par l'agence officielle APS.
«Les modes de fonctionnement de l’Union africaine ne permettent aucune possibilité pour les 87 Etats observateurs extra-Africains d’influencer les positions de l’Organisation continentale, dont la détermination est la compétence exclusive de ses Etats membres», insiste le ministère algérien qui déplore une «agitation médiatique autour de ce qui relève davantage du "non-événement"».
Israël a obtenu le 22 juillet le statut d'observateur à l'UA, qu'il réclamait depuis des années, une victoire diplomatique pour l'Etat hébreu. Israël, qui entretient des relations avec 46 pays africains, avait ce statut d'observateur au sein de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) jusqu'à sa transformation en Union africaine en 2002. La Palestine bénéficie déjà de ce statut d'observateur à l'UA, où elle compte d'importants soutiens, notamment dans le conflit israélo-palestinien. Antony Blinken, le secrétaire d'Etat étasunien, s'est quant à lui félicité sur Twitter de l'intégration d'Israël au sein de l'UA : «Nous félicitons l'UA pour son leadership dans la construction de ponts et la création de nouvelles voies d'échange, et nous nous félicitons du retour d'Israël à l'Union africaine en tant qu'observateur dans le cadre de notre soutien à une normalisation plus large.»
Depuis son indépendance, l'Algérie n'a pas de relation diplomatique avec Israël
Depuis son indépendance, l'Algérie a pris fait et cause pour «le droit des peuples à l'autodétermination», en particulier celui des Palestiniens, dont elle est un des soutiens historiques. Elle n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël qu'elle nomme «entité sioniste».
La récente normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie d'une reconnaissance américaine de la «souveraineté» marocaine sur le Sahara occidental, est critiquée par l'Algérie qui a dénoncé des «manœuvres étrangères» visant à la déstabiliser.