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Poutine et Merkel «satisfaits» de l'achèvement prochain du gazoduc Nord Stream 2

Vladimir Poutine et Angela Merkel ont exprimé leur satisfaction quant à la progression du projet de gazoduc Nord Stream 2, à la suite d'un accord entre Berlin et Washington sur ce sujet.

«Les dirigeants se sont dits satisfaits que la construction du gazoduc Nord Stream 2 soit bientôt achevée», rapporte ce 21 juillet le Kremlin dans un communiqué, à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel. Et de poursuivre : «Le président russe a souligné l’engagement constant de la partie allemande dans la mise en œuvre de ce projet de nature exclusivement commerciale, qui vise à renforcer la sécurité énergétique de l’Allemagne et de l’Union européenne».

Sur autre sujet concernant le domaine énergétique, le chef d'Etat russe et le chef du gouvernement allemand ont évoqué, selon le Kremlin, «la possibilité de prolonger l’accord entre Gazprom et l’ukrainien Naftogaz sur le transport de gaz à travers le territoire ukrainien après 2024».

Cette publication du Kremlin fait suite à l'annonce, le même jour, d'un accord entre Berlin et Washington au sujet de Nord Stream-2 qui implique également l'accord gazier russo-ukrainien.

Compromis germano-américain au sujet de Nord Stream 2

Washington est un adversaire de longue date du projet de gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne en passant par la mer Baltique et non par l'Ukraine. Washington craint qu'il ne prive Kiev d'une partie des revenus perçus sur le transit et qu'il constitue un moyen de pression pour Moscou.

Or, ce 21 juillet, les Etats-Unis ont annoncé être parvenus à un accord avec le gouvernement allemand pour clore leur différend au sujet de ce gazoduc.

L'accord en question, qui doit être présenté bientôt en détails, comprend les dispositions suivantes, selon la numéro trois de la diplomatie américaine Victoria Nuland : d'une part, un soutien commun à l'extension de l'accord sur le transit entre la Russie et l'Ukraine qui prend fin en 2024 – en d'autres termes : garantir le passage de gaz russe par l'Ukraine.

D'autre part, la perspective de sanctions contre la Russie si Berlin et Washington jugent qu'elle fait un usage politique de l'énergie. Ainsi, selon des propos de Victoria Nuland citées par l'AFP : «Si la Russie devait tenter d'utiliser l'énergie comme une arme ou commettre d'autres actes agressifs à l'égard de l'Ukraine, l'Allemagne s'engage [...] à prendre des mesures au niveau national, et à faire pression pour des mesures efficaces au niveau européen, y compris des sanctions pour limiter les capacités d'exportation russes vers l'Europe dans le secteur énergétique.»

En échange de ces deux garanties, Washington cesse donc son bras-de-fer avec Berlin concernant Nord Stream 2. Une «solution constructive», a jugé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, qui a fait part de son «soulagement». D'autres chancelleries européennes, néanmoins, ne voient pas d'un aussi bon œil l'accord germano-américain : «Une telle décision crée de nouvelles menaces pour l'Ukraine et l'Europe centrale, sur les plans politique, militaire et énergétique», ont ainsi estimé dans un communiqué commun Dmytro Kouleba et Zbygniew Rau, respectivement ministres des Affaires étrangères de l'Ukraine et de la Pologne.