Sur les réseaux sociaux, l'agence spatiale russe Roscosmos s'est félicitée ce 21 juillet d'un «événement historique» après que le module Naouka a atteint l'espace extra-atmosphérique avec succès. A l'aide de ses propres moteurs, il se dirige désormais vers la Station spatiale internationale (ISS) où son amarrage est prévu pour le 29 juillet à 16h26, heure de Moscou.
Pour l'heure, Naouka («science» en russe) s'est séparé comme prévu de l'étage supérieur de la fusée Proton-M qui, dix minutes plus tôt, l'avait fait décoller du cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan.
Comme le rapporte l'agence Tass, Naouka est un module de laboratoire multifonctionnel destiné à la mise en œuvre du programme russe de recherche scientifique et d'expérimentations à bord de l'ISS. Après son amarrage à la station, le segment russe disposera donc d'«un espace supplémentaire pour équiper les postes de travail, stocker les cargaisons et accueillir les équipements de régénération de l'eau et de l'oxygène», précise encore Tass. «Il s'agit d'une mini-station spatiale. [Naouka] peut être utilisé comme une solution de secours par l'ISS si les Russes décident de séparer la partie russe de la station», explique de son côté la presse spécialisée française.
Le module russe emporte avec lui le bras robotique européen ERA qui, de ses onze mètres de long, permettra d'effectuer certaines opérations autour de l'ISS sans sorties dans l'espace, en complément du bras robotique Canadarm2 déjà installé sur la station.
«Le lancement russe le plus important de cette année»
Fait notable, les premiers plans de construction de Naouka remontent aux années 1990, période à laquelle le segment russe de l'ISS inclut déjà plusieurs installations de recherche complémentaires aux modules Zaria et Zvezda. Autant dire que le lancement était attendu, comme en témoigne l'engouement des professionnels qui ont suivi l'opération dans la journée. «C'est le jour du lancement russe le plus important de cette année», a par exemple tweeté la spécialiste en aérospatiale russe Katia Pavliouchtchenko. «Une journée historique à laquelle je n'osais plus croire : aujourd'hui, lancement à 16h58 (heure française) de Naouka, module de l'ISS dont la construction a démarré dans les années 90. Quel chemin qui l'a amené au sommet de cette Proton-M !», a encore commenté l'auteur de la chaîne YouTube Techniques Spatiales.
Depuis l'ISS, l'astronaute français Thomas Pesquet a également commenté l'événement sur les réseaux sociaux. «La vue depuis DC1 va me manquer… Il va laisser sa place au laboratoire MLM (aussi appelé Naouka) qui a été lancé aujourd'hui et arrive la semaine prochaine», a-t-il écrit sur Twitter.
La Proton-M, qui a propulsé le module Naouka depuis Baïkonour, est un lanceur russe non récupérable qui appartient à la famille des fusées porteuses Proton développées au début des années 1960. Les fusées Proton sont utilisées pour lancer divers véhicules spatiaux dans l'espace, notamment des satellites de navigation, militaires et commerciaux.
Fabien Rives