«Le fascisme s'est étendu aux tribunaux» : c'est par ces mots que, le 17 juillet, le directeur du service de communication de la présidence turque Fahrettin Altun a dénoncé une récente décision de justice la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Selon une décision de cette institution, les employeurs sont autorisés à interdire les symboles religieux, dont le voile islamique, sur le lieu de travail.
«Cette mauvaise décision est une tentative d'accorder une légitimité au racisme. Au lieu de dénoncer son sombre passé, l'Europe cherche maintenant à l'embrasser. Nous condamnons cette décision, qui porte atteinte à la dignité humaine», a tempêté Fahrettin Altun sur Twitter.
Le ministère turc des Affaires étrangères a condamné le 18 juillet l'arrêt de la CJUE, le qualifiant de «nouvel exemple des efforts déployés pour donner à l'islamophobie et à l'intolérance envers les musulmans une identité institutionnelle et juridique en Europe».
Le 15 juillet, la CJUE avait rendu un arrêt après avoir examiné deux affaires distinctes portées par deux femmes musulmanes vivant en Allemagne – une caissière travaillant dans une pharmacie et une aide-soignante – qui alléguaient que leurs employeurs avaient fait preuve de discrimination à leur égard en ne leur permettant pas de porter le voile. La CJUE a confirmé que les employeurs peuvent avoir des raisons légitimes d'appliquer un code vestimentaire neutre d'un point de vue religieux, et qu'ils sont autorisés à le faire tant qu'ils traitent les symboles des différentes confessions sur un pied d'égalité.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est l'un des critiques les plus virulents de ce qu'il perçoit comme un parti pris européen contre les musulmans.