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Etats-Unis : Tucker Carlson accuse la NSA d'avoir fait fuiter son projet d'interviewer Poutine

L'éditorialiste de Fox News avait annoncé fin juin avoir été espionné par la NSA. Malgré un démenti de l'agence, le journaliste maintient ses accusations et affirme que celle-ci a dévoilé à la presse ses intentions d'interviewer le président russe.

Tucker Carlson – animateur vedette de Tucker Carlson Tonight sur Fox News – accuse la NSA (agence de renseignement américaine) d'avoir dévoilé à des journalistes des informations concernant ses démarches secrètes pour interviewer Vladimir Poutine, dans le but de nuire à sa réputation et de provoquer la fin de son émission.

Pour appuyer ces considérations, Tucker Carlson évoque une conversation qu'il aurait eue avec un journaliste de Washington, qui lui aurait avoué connaître son intention d'interviewer le président de la Russie alors que selon ses dires, ces informations relevaient d'échanges privés auxquels il n'était pas censé avoir accès. Tucker Carlson a ainsi certifié à Maria Bartiromo sur Fox Business le 7 juillet, que seul son producteur avait été au courant de ses démarches.

La NSA dément tout espionnage ciblant Carlson

Le média Axios a publié le 7 juillet un article tentant de clarifier la chronologie des faits. Pour rappel, le 28 juin, Tucker Carlson, avait déclaré à l'antenne que son équipe avait été mise sous surveillance par la NSA, celle-ci voulant faire fuiter leur conversation afin de «retirer [leur] émission de l'antenne». L'agence avait démenti dans un communiqué paru sur son compte Twitter ces allégations, soulignant en outre que son rôle était uniquement de surveiller les étrangers et non pas les citoyens américains, et qu'à ce titre Tucker Carlson n'était pas une «cible». 

La réponse n'avait pas satisfait l'intéressé, qui avait fustigé «une déclaration formelle exaspérante et malhonnête, un paragraphe entier de mensonges», selon des propos cités par leNew York Daily News fin juin. Le communiqué de la NSA entretenait néanmoins le flou puisque, si l'agence démentait avoir ciblé Tucker Carlson, cela n'excluait pas forcément la lecture de ses échanges si les intermédiaires qu'il avait contactés étaient, eux, d'éventuelles «cibles» de la NSA.

Ce n’est pas de la spéculation

Tucker Carlson a de nouveau défendu sa position becs et ongles au micro du Colombia Bugle le 8 juillet, média qui se définit lui-même comme conservateur. Il a notamment assuré avoir eu une discussion avec un responsable politique qui confirmerait ses allégations d'espionnage : «Ce n’est pas de la spéculation, c’est une conversation personnelle, face à face, que j’ai eue avec un membre puissant de la House Intelligence Committee [commission du Congrès chargée de la surveillance des agences de renseignement]». «Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, parce que c'est vrai, la NSA a lu mes e-mails, puis a divulgué leur contenu. C'est un outrage, en plus d'être illégal», insiste-t-il dans des propos repris par Axios.

Fox News a également réagi auprès de l'agence Axios en affirmant : «Nous soutenons chacun de nos animateurs pour qu'ils poursuivent leurs interviews et reportages sans interférence gouvernementale.»

L'agence Axios relève néanmoins que «de nombreux journalistes américains ont interviewé Poutine ces dernières années», et que l'on peut donc se demander pourquoi Tucker Carlson penserait que cet élément intéresserait particulièrement la NSA. Sur Fox Business le 7 juillet, le journaliste de Fox News a néanmoins donné sa théorie : «Ils [la NSA] veulent me dépeindre en Américain déloyal, en agent russe [...] en pantin du Kremlin, en traître se vendant à un adversaire étranger.»