Ce 6 juillet, moins d'un mois après le sommet Poutine-Biden, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait le point sur l'évolution des relations russo-américaines dans une interview accordée au journal indonésien Rakyat Merdeka.
Si le chef de la diplomatie russe a souligné que les discussions lors de ce sommet avaient été franches et professionnelles, donnant lieu à un «pas modeste vers le rétablissement de relations normales», il a tenu à préciser que Moscou ne se berçait toutefois pas d'illusions.
Les tentatives de dialoguer avec nous en position de force sont vouées à l'échec
Rappelant que Vladimir Poutine avait souligné, y compris publiquement, que les relations russo-américaines devaient être caractérisées par un équilibre mutuellement acceptable des intérêts et une base strictement paritaire, Sergueï Lavrov a pointé du doigt l'attitude de Washington dans la foulée sommet, qui comme à son habitude, ne s'est pas placé sur un pied d'égalité avec Moscou : «Aucune objection n'a été émise lors des entretiens [avec le président américain Joe Biden à Genève]. Cependant, presqu'immédiatement après qu'ils se sont achevés, les responsables américains, y compris les participants à la réunion de Genève, ont repris avec une force redoublée leurs discours précédents : "Nous avons donné des instructions, émis des avertissements et fixé des exigences à Moscou."»
«Au passage, tous ces avertissements s'accompagnent de menaces : si la Russie "d'ici quelques mois" n'accepte pas "les règles du jeu" définies à Genève, elle sera soumise à de nouvelles pressions», a noté le diplomate.
«Les tentatives de dialoguer avec nous en adoptant une position de force sont vouées à l'échec : nous répondrons avec fermeté et résolution aux actions hostiles. Une coopération équitable est nécessaire si Washington souhaite réellement des relations stables et prévisibles, comme il le dit», a conclu Sergueï Lavrov.