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Les Etats-Unis appellent leurs alliés à rapatrier leurs citoyens partis combattre pour Daesh

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé les alliés des Etats-Unis à rapatrier leurs citoyens partis combattre pour Daesh. Selon des estimations américaines, 10 000 combattants sont toujours détenus dans le nord de la Syrie.

Lors d'une réunion de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre Daesh qui s'est tenue à Rome le 28 juin, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a exhorté ses alliés à rapatrier leurs citoyens arrêtés à l'étranger après avoir combattu avec le groupe terroriste, estimant qu'ils ne pouvaient pas être détenus indéfiniment en Syrie.

D'après l'AFP qui cite des estimations américaines, quelque 10 000 combattants présumés de Daesh sont toujours détenus dans le nord de la Syrie par des combattants kurdes alliés de l'Occident. «Cette situation est tout simplement intenable. Elle ne peut tout simplement pas persister indéfiniment», a souligné le diplomate américain.

«Les États-Unis continuent d'exhorter les pays [y compris les partenaires de la coalition] à rapatrier, réhabiliter et, le cas échéant, poursuivre en justice leurs citoyens», a-t-il ajouté. Parmi ces pays, la France et la Grande-Bretagne sont les principaux réfractaires aux appels au retour de leurs citoyens lancés également par l'administration de l'ancien président Donald Trump.

Ces deux pays, marqués par de sanglants attentats terroristes, sont très réticents à ramener chez eux des citoyens radicalisés. En revanche, Antony Blinken a fait l'éloge de l'Italie, l'un des rares pays d'Europe occidentale à rapatrier ses combattants. Il a également salué les efforts déployés par des pays d'Asie centrale comme le Kazakhstan, qui, selon lui, a ramené 600 combattants et les membres de leurs familles en les plaçant dans des programmes de réhabilitation.

Les Kurdes détiennent encore plus de 63 000 femmes et enfants de combattants présumés de Daesh, selon HRW

Selon un rapport de l'organisation Human Rights Watch publié en mars, les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes détiennent également plus de 63 000 femmes et enfants de combattants présumés de Daesh, originaires de plus de 60 pays, dans deux camps entourés de fils barbelés. Le groupe islamiste a perdu la quasi-totalité de son territoire en Syrie et en Irak où il dirigeait autrefois un vaste califat autoproclamé marqué par une campagne de brutalité contre les minorités religieuses et les femmes.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a appelé pour sa part à former un nouveau groupe de travail pour faire face à «la menace croissante provenant de Daesh en Afrique». Les ministres de la coalition contre Daesh, qui compte 83 membres, principalement des Etats, se réunissaient le 28 juin pour la première fois en personne depuis février 2019.