Paris maintient la pression pour obtenir un délai concernant la pêche à Jersey en poursuivant «ses actions auprès de la Commission européenne», a appris l'AFP le 25 juin auprès du ministère français de la Mer. La France souhaite ainsi que l'Union européenne obtienne une prolongation de trois mois des licences provisoires accordées aux pêcheurs français dans les eaux de Jersey (appartenant au Royaume-Uni).
Paris demande aussi un report à fin septembre des nouvelles restrictions dont sont assorties les licences définitives délivrées à certains pêcheurs français, ajoute la même source. Le temps presse car la date butoir pour l'issue des négociations entre Bruxelles et Londres sur ce dossier très sensible de la pêche dans les îles anglo-normandes est fixée au 30 juin.
Ce report de trois mois, demandé le 12 mai par la ministre française de la Mer Annick Girardin, permettrait d'apporter un peu de visibilité aux pêcheurs et de donner le temps à la négociation, fait valoir le ministère.
Celui-ci a obtenu de Jersey l'octroi de 47 licences définitives pour des navires de pêche français. Mais il reste environ 225 licences qui ne sont encore que provisoires, indique le ministère. Cela concerne des bateaux de moins de 12 mètres qui ont plus de mal à rassembler des justificatifs de l'ancienneté de leur activité que les navires disposant d'un système satellitaire.
Le ministère de la Mer demande donc à Jersey le renouvellement des licences provisoires ou l'annonce de l'attribution de licences définitives.
Et il réclame le report des nouvelles mesures restrictives sur les licences définitives, qui avaient été imposées début mai sans avertissement par Jersey, déclenchant une vive réaction de la France.
Sujet explosif tout au long des négociations sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques continue de provoquer des frictions malgré l'accord sur les relations post-Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier.
Début mai, des dizaines de bateaux de pêcheurs français s'étaient massés à Jersey pour manifester leur mécontentement, provoquant l'envoi par Londres de deux patrouilleurs avant que la situation ne rentre dans l'ordre dans la journée. Il s'agissait, selon Londres, d'une mesure de «précaution», alors que des pêcheurs français menaçaient de bloquer le port de l'île.