Le 24 juin, l'avocat de Donald Trump et ancien maire de New York City Rudolph «Rudy» Giuliani a été suspendu par la Cour suprême de l'Etat de New York, où il ne pourra plus pratiquer le droit jusqu'à nouvel ordre. La Cour entend ainsi sanctionner une série de déclarations, qu'elle considère comme mensongères, prononcées par Rudolph Giuliani dans le cadre des procédures ayant suivi l'élection présidentielle de 2020 .
La décision a été dénoncée par Donald Trump, qui a fait part de son incompréhension alors que, selon lui, Rudy Giuliani «s'est battu contre une élection dont il a déjà été démontré qu'elle était frauduleuse». L'ex-président républicain estime que ceux qui ont rendu cette décision «devraient avoir honte», et qu'elle est une œuvre de la «gauche radicale» s'inscrivant dans la «chasse aux sorcières» dont ses proches et lui seraient victimes.
Les documents versés au dossier ne précisent pas qui a saisi le comité de réclamation des avocats (Attorney Grievance Committee) à l'origine de la procédure, mais selon le New York Times il s'agirait de «dizaines» d'avocats new-yorkais de premier plan.
Sanctionner un symbole de la lutte post-électorale
Après le scrutin présidentiel américain du 3 novembre 2020, Rudy Giuliani est devenu le symbole du combat de Donald Trump pour tenter de faire invalider les résultats de l'élection, qui ont donné vainqueur son adversaire démocrate Joe Biden. L'ancien maire de New York (1994-2001) aujourd'hui âgé de 77 ans a plaidé – sans succès – devant la justice de plusieurs Etats clés pour obtenir l'annulation du scrutin.
Le comité a rappelé que l'avocat républicain avait notamment laissé entendre, devant un tribunal de Pennsylvanie, que l'élection avait été l'objet de fraudes, alors qu'il n'avait saisi cette même juridiction que sur des questions techniques.
Il lui était également reproché d'avoir affirmé que des milliers de bulletins liés à des personnes décédées avaient été comptabilisés en Pennsylvanie, une allégation jamais étayée. Le comité évoque aussi des accusations avancées par Rudolph Giuliani à propos des scrutins en Géorgie et en Arizona.
«On ne peut qu'insister sur la gravité des fautes de [Rudy Giuliani]», a écrit la Cour dans une décision rendue le 24 juin. «Ce pays est ravagé par des attaques visant la légitimité de l'élection 2020 et de notre président actuel, Joseph R. Biden», ont poursuivi les cinq magistrats qui la composent. «Les déclarations mensongères visent à éroder la confiance dans nos élections et dans le gouvernement en général», indique la décision qui estime que, quand elles sont le fait d'un avocat, celles-ci «ternissent la réputation de toute la profession».
La Cour a enfin également cité les événements du 6 janvier, lors desquels des partisans de Donald Trump se sont introduits dans le Capitole de Washington. Pour les magistrats, ces faits montrent «l'ampleur des dégâts qui peuvent advenir lorsque le public est trompé par de fausses informations sur l'élection».