L'aviation israélienne a mené tôt ce 16 juin des frappes dans la bande de Gaza après des lancers de ballons incendiaires la veille depuis ce territoire palestinien vers le sud israélien, selon des sources sécuritaires palestiniennes et des témoins.
Ces frappes et ces tirs de ballons sont les premiers incidents importants entre Israël et Gaza depuis un cessez-le-feu, le 21 mai dernier, qui a mis fin à 11 jours d'une guerre-éclair ayant fait 260 morts côté palestinien, dont des enfants, des adolescents et des combattants, et 13 décès en Israël, incluant un enfant, une adolescente et un soldat.
Selon des sources palestiniennes, l'aviation israélienne a visé au moins un site à l'est de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, enclave paupérisée de deux millions d'habitants dont environ un millier d'appartements, de bureaux et de commerces ont été détruits lors de la dernière guerre avec Israël, la quatrième depuis 2008. L'armée israélienne a déclaré que ses avions avaient attaqué des complexes armés du Hamas dans la ville de Gaza et dans celle de Khan Younis, et qu'elle était «prête à tous les scénarios, y compris à une reprise des combats face à la poursuite des actes terroristes émanant de Gaza».
Selon l'armée, les frappes ont eu lieu en réponse au lancement de ballons incendiaires, qui, selon les pompiers israéliens, ont provoqué une vingtaine d'incendies. Un porte-parole du Hamas, confirmant les attaques israéliennes, a déclaré que les Palestiniens poursuivraient leur «résistance courageuse et défendraient leurs droits et leurs sites sacrés» à Jérusalem.
Une marche controversée à Jérusalem-Est
Il s'agit des premières frappes israéliennes contre ce territoire palestinien, sous contrôle du Hamas et sous blocus israélien, depuis l'arrivée au pouvoir le 13 juin d'une coalition hétéroclite ayant mis fin à 12 ans de règne de Benjamin Netanyahu.
Ces frappes et les lancers de ballons incendiaires, qui auraient provoqué une vingtaine d'incendies, interviennent en marge de manifestations nationalistes à Jérusalem-Est ayant réuni plus d'un millier de personnes. Les Etats-Unis et l'ONU avaient appelé à la «retenue» avant cette marche controversée que le nouveau gouvernement israélien de Naftali Bennett avait autorisé tout en balisant son tracé pour éviter des confrontations avec les Palestiniens.
Le mouvement Hamas avait quant à lui menacé Israël de représailles si cette marche célébrant la prise de contrôle et l'annexion de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte, par l'armée israélienne en 1967, s'aventurait notamment dans les quartiers musulmans de la Vieille Ville.