Lundi 14 juin
Interrogé sur le soutien américain à une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, Joe Biden a estimé que Kiev devait au préalable satisfaire certains critères dont notamment celui relatif à la lutte contre la corruption.
«En attendant, nous ferons tout notre possible pour que l'Ukraine soit en mesure de continuer à résister à l'agression physique de la Russie. Cela ne dépendra pas uniquement que de moi [...], cela dépendra de l'Alliance dans son ensemble. Il va falloir que les Ukrainiens convainquent et ce n'est pas une chose aisée», a ajouté le président américain.
«La Russie est une menace pour l’OTAN et pour notre sécurité collective», a affirmé Joe Biden qui promet de signifier à Vladimir Poutine quelles sont ses «lignes rouges» lors de leur rencontre prévue le 16 juin prochain.
«Nous ne cherchons pas un conflit avec la Russie, mais nous répondrons si la Russie continue ses activité», a en outre affirmé le locataire de la Maison Blanche.
Le président américain Joe Biden tient à son tour une conférence de presse à l'issue du sommet.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé avoir eu un entretien «très productif et sincère» avec son homologue américain Joe Biden qu'il a rencontré pour la première fois, en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles.
Le président turc a par ailleurs ajouté qu'«aucun problème dans les relations entre la Turquie et les Etat-Unis n'est insurmontable».
Après des mois de tension, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés «dans un climat apaisé,» s'engageant à «travailler ensemble» sur la Libye et la Syrie, selon le chef de l'Etat français. «Compte tenu des enjeux [...] nous avons l'un et l'autre acté qu'il était nécessaire de tout faire pour pouvoir travailler ensemble», a-t-il en outre déclaré.
Au menu des discussions figurait entre autres le cas de Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de stupéfiants en 2017.
Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet, le président français a appelé à un dialogue exigeant avec la Russie «pour bâtir une architecture de sécurité sur le continent européen».
«Les discussions ont permis d’avancer sur la clarification de notre stratégie vis-à-vis de la Russie qui doit passer par un dialogue exigeant dans un cadre robuste pour bâtir une architecture de sécurité sur le continent européen au travers en particulier la maîtrise des armements. Celle-ci s’est largement déconstruite ces dernières années et même si [le traité] New Start est prolongé pour cinq ans, la fin du traité FNI, la sortie de la Russie du traité "Ciel ouvert" entre autres, ont acté la fin du contrôle et de l’armement sur le sol européen qui implique de relancer une dynamique», a déclaré Emmanuel Macron.
Pour rappel, les Etats-Unis ont été en novembre 2020 les premiers à se retirer du traité «Ciel ouvert» prétextant que la Russie n'en avait pas respecter les termes. Une accusation balayée d'un revers de main par Moscou.
C'est au tour d'Emmanuel Macron de tenir une conférence de presse.
Les membres de l'Alliance se sont dit préoccupés par les «politiques coercitives» de Pékin. «Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement affirmé représentent des défis systémiques pour l'ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l'importance pour la sécurité de l'Alliance», ont-ils affirmé dans les conclusions adoptées à l'issue du sommet.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg prend la parole à l'issue du sommet.
Dans une déclaration finale, les membres de l'OTAN ont affirmé qu'il n'y aurait «pas de retour à la normale» au sujet des relations avec Moscou : «Tant que la Russie ne montre pas qu'elle respecte le droit international et qu'elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale», ont-ils déclaré.
«Le renforcement militaire croissant de la Russie, sa posture plus affirmée, ses nouvelles capacités militaires innovantes et ses activités provocatrices, notamment à proximité des frontières de l'Otan [...] constituent une menace grandissante pour la sécurité de la zone euro-atlantique et contribuent à l'instabilité le long des frontières de l'Otan et au-delà», ont-ils renchéri.
Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au siège de l'OTAN à Bruxelles. «Les deux chefs d’Etat avaient la volonté de discuter de tous les sujets en profondeur», a fait savoir l'Elysée, évoquant un tête-à-tête «nourri et substantiel» de 45 minutes avant le début du sommet de l'organisation.
Ils ont exprimé une «volonté d'avancer ensemble sur la Syrie et la Libye», deux des sujets source de discorde majeure entre les deux hommes. Emmanuel Macron a également «rappelé sa volonté de clarification stratégique entre alliés sur les valeurs, les principes et les règles au sein de l’OTAN».
Le président américain, Joe Biden, a appelé ses alliés de l'OTAN à affronter ensemble les «nouveaux défis» posés, selon lui, par la Russie et la Chine.
«Il y a une prise de conscience croissante, ces deux dernières années, que nous avons de nouveaux défis. Nous avons la Russie qui n'agit pas d'une manière conforme à ce que nous avions espéré. Et aussi la Chine», a-t-il fait valoir lors de son premier entretien avec Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'organisation politico-militaire.
«Je veux que ce soit clair. L'OTAN est d'une importance capitale pour nos intérêts. Si elle n'existait pas, nous devrions inventer ce qu'elle permet à l'Amérique de faire dans le monde», a-t-il encore assuré.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg s'exprime devant la presse avant l'arrivée des dirigeants des pays de l'Alliance à l'occasion de ce 31e Sommet.
Moscou et Pékin dans le viseur
Au cours de son intervention, il n'a pas fait mystère du contenu des discussions à venir, affirmant qu'il serait entre autres question des relations avec Moscou. «La Russie ne saura nous diviser», a-t-il notamment affirmé.
Jens Stoltenberg a par ailleurs ajouté que les alliés prendraient une «position claire sur la Chine», dont il s'est inquiété de la «montée en puissance», notamment sur le plan militaire. Il a parlé de «défi» pour la «sécurité» de l'OTAN, mais a réfuté toute «guerre froide» avec Pékin.
Au cours du 31e sommet de cette alliance militaire née pendant la guerre froide, les dirigeants des pays membres tenteront de définir un agenda à long terme, selon le mot d'ordre «OTAN 2030».
L'Alliance militaire avait dernièrement montré des signes de faiblesse. Donald Trump, alors président des Etats-Unis, s'était en effet montré volontiers critique de l'organisation et de son coût. Mais, comme l'a souligné Jens Stoltenberg, l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche pourrait changer la donne. Le nouveau président américain s'était montré très clair dans ses intentions, lors de son premier discours de politique étrangère en février : «J'envoie un message clair au monde : l'Amérique est de retour. L'alliance transatlantique est de retour.»
Autre enjeu du sommet «OTAN 2030» : afficher à nouveau un front uni, et cela malgré les divergences affichées entre certains de ses membres. En effet, au-delà des critiques visant la stratégie de l'Alliance (Emmanuel Macron l'ayant ainsi jugée en «état de mort cérébrale»), des tensions sont apparues entre certains de ses membres, comme par exemple la Turquie, en délicatesse avec la diplomatie française.
Le 14 juin se tient un sommet de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) au siège de l'organisation à Bruxelles en compagnie de 30 chefs d'Etat et de gouvernement membres de l'alliance militaire. Ce sommet se déroule sous la présidence du secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg.
Lors d’une conférence de presse organisée le 11 juin 2021, Jens Stoltenberg avait déclaré que cet événement serait un «moment charnière» pour l'Alliance en soulignant que la réforme «OTAN 2030», au cœur de ce sommet, était qualifiée «d’ambitieux agenda transatlantique pour la sécurité et la défense». Un certain nombre de décisions clés devraient donc être prises au cours du sommet.
D'autres questions relatives à des dossiers internationaux tels que les tensions avec la Russie, le soutien de l'organisation à l’Ukraine ou à la Géorgie, les relations avec la Chine et la nouvelle politique de cyberdéfense de l'organisation devraient être évoquées.