Vladimir Poutine a signé le 7 juin la loi qui officialise le retrait de la Russie du traité Ciel ouvert, signé par le pays en 1992 et ratifié en 2001, qui autorise des vols de surveillance militaire non armés au dessus des pays membres. Cette action fait suite au retrait des Etats-Unis de ce traité en novembre 2020, que la Russie avait désapprouvé.
«Les Etats-Unis se sont retirés du traité sous un prétexte fantaisiste», a dénoncé le Kremlin dans un communiqué, estimant que cette décision américaine a entraîné une «menace pour la sécurité nationale de la Fédération de Russie».
«Les efforts de la Russie visant à préserver le Traité n'ont trouvé d'écho ni à Washington, ni dans les capitales des pays alliés des Etats-Unis. Alors que les pays signataires soutenaient le traité Ciel ouvert et déploraient la décision de Donald Trump, ils se sont quand même associés à l’évaluation selon laquelle cette mesure prise par les Etats-Unis était "justifiée"», a pour sa part commenté Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, dans un message publié sur Telegram.
Cette signature intervient alors que les présidents américain et russe doivent se rencontrer le 16 juin après les sommets annuels du G7 et de l'Otan où Joe Biden a prévu de participer. Côté russe, cette rencontre ne semble pas soulever de grands espoirs quant à une éventuelle retombée des tensions entre les deux pays : «Nous ne nous faisons pas d'illusions», avait notamment déclaré le ministre russe Affaires étrangères Sergueï Lavrov début juin sur la question. Le président russe a tout de même affirmé le 4 juin qu'il voulait trouver un moyen d'améliorer les relations avec les Etats-Unis.
Le 19 mai, les députés de la Douma avaient voté la loi qui actait ce départ de la Russie du traité quelques heures avant une première rencontre entre Sergueï Lavrov et son nouvel homologue américain Anthony Blinken.
Donald Trump avait justifié le retrait des Etats-Unis du traité par des violations supposés de l'accord par la Russie. Son successeur Joe Biden avait confirmé la décision fin mai. Moscou refuse de rester dans cet accord sans les Etats-Unis, arguant par ailleurs du fait que les autres signataires membres de l'Otan peuvent transmettre leurs informations sur la Russie à Washington.