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Euro de football : les Belges posent un genou à terre sous les sifflets, les Russes restent debout

Avant le début du match de l'Euro contre la Russie, les joueurs de l'équipe de Belgique ont mis un genou à terre, sous les sifflets du public de Saint-Pétersbourg. Ce geste à visée anti-raciste trouve ses origines dans le contexte américain.

Les 11 «Diables rouges» de Belgique ainsi que l'arbitre de la rencontre, l'Espagnol Antonio Mateu Lahoz, se sont agenouillés le 12 juin avant le match de l'Euro de football contre la Russie, l'attaquant Romelu Lukaku élevant notamment le poing droit. Des sifflets ont alors retenti depuis des tribunes du stade de Saint-Pétersbourg, comme le rapporte notamment l'AFP et comme on peut l'entendre dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Les joueurs russes sont eux restés debout, de l'autre côté du rond central.

Fractures européennes

De nombreuses équipes sportives posent un genou à terre, avant les rencontres – un geste symbolique né des protestations consécutives à la mort de l'Américain George Floyd, étouffé par un policier fin mai 2020. La vidéo a fait le tour du monde et entraîné des manifestations contre le racisme et les violences policières dans de nombreuses grandes villes occidentales.

Dans le cadre de l'Euro de football, les équipes nationales se montrent partagées. L'équipe d'Angleterre a ainsi prévenu qu'elle entendait s'agenouiller avant les rencontres, tandis que la Fédération croate de football «n'imposera pas» aux joueurs de l'équipe nationale de mettre un genou à terre, expliquant que le geste de soutien ne symbolisait pas la lutte antiraciste dans le pays balkanique.

Un épisode similaire a celui survenu à Saint-Pétersbourg avait eu lieu le 8 juin, lors d'un match amical de préparation à l'Euro opposant la Hongrie à l'Irlande : de nombreux supporters présents dans le stade Ferenc-Puskas de Budapest avaient sifflé les joueurs irlandais, qui avaient posé un genou à terre avant le coup d'envoi de la rencontre. Les footballeurs hongrois sont quant à eux restés de debout, le défenseur Akos Kecskes montrant du doigt le badge «Respect» de l'UEFA – l'Union des associations européennes de football – apposé sur sa manche.

Le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban lui-même était intervenu sur ce sujet, déclarant que les Hongrois ne s'agenouillaient que dans trois cas : «Devant Dieu, devant la patrie, et devant la femme qu'ils aiment.»