«Cette tuerie n'était pas un accident. C'était une attaque terroriste, motivée par la haine, au cœur de l'une de nos communautés» : lors d'un discours devant la Chambre des Communes ce 8 juin, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a commenté la mort de quatre membres d'une famille musulmane, percutés par un pick-up deux jours auparavant à London (Ontario).
La police de London avait affirmé la veille que le suspect, Nathaniel Veltman, 20 ans, avait délibérément foncé sur cette famille avec son véhicule, dans le cadre d'un acte «prémédité et planifié, motivé par la haine». Arrêté peu après les faits, le conducteur a été inculpé de quatre chefs de meurtre avec préméditation et plusieurs dirigeants de la communauté musulmane ont appelé la justice à qualifier cet acte de terrorisme.
Un garçon de neuf ans de cette même famille a également été hospitalisé dans un état grave à la suite de drame, survenu dans la ville de London, à 200 kilomètres au sud-ouest de Toronto. «On espère tous que le petit garçon pourra se remettre de ses blessures rapidement. Même si on sait qu'il vivra longtemps avec la tristesse, l'incompréhension et la colère causées par cette attaque lâche et islamophobe», a ajouté le chef du gouvernement canadien.
Le Premier ministre a dressé un parallèle avec d'autres attaques contre la communauté musulmane perpétrées au Canada depuis la fusillade de la mosquée de Québec, qui avait fait six morts en 2017. «Ils ont tous été visés en raison de leur foi musulmane», a-t-il insisté. «Ça se passe ici, au Canada, et ça doit cesser», a ajouté Justin Trudeau, promettant notamment de renforcer la lutte contre les groupes extrémistes.
Ce drame a provoqué émotion et colère au sein de la communauté musulmane canadienne. Une veillée funèbre est prévue ce 8 juin en début de soirée à London, en hommage aux victimes.