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Canada : 18 personnes, dont une policière, tuées dans une cavale meurtrière

Un prothésiste dentaire de Nouvelle-Ecosse, au Canada, a semé la mort toute une nuit, laissant derrière lui 18 cadavres, dont une policière. Il a finalement été abattu par les forces de l'ordre. Les motivations de cet acte sont à ce stade inconnues.

Un homme armé a tué au moins 18 personnes, parmi lesquelles une policière, pour une raison encore inconnue, dans la nuit du 18 au 19 avril en Nouvelle-Ecosse au Canada, lors de la pire tuerie de ce genre qu'ait connu le pays.

L'homme de 51 ans, Gabriel Wortman, un prothésiste dentaire, a été abattu le 19 avril en fin de matinée à l'issue d'une vaste chasse à l'homme d'une douzaine d'heures dans toute la province de l'est du Canada. La police canadienne avait diffusé son signalement.

Lors de sa cavale meurtrière d'une centaine de kilomètres, Gabriel Wortman a notamment circulé au volant d'une voiture semblable à celles de la police, portant au moins une partie d'un uniforme de policier. Il a semé la mort en plusieurs endroits, dans des circonstances qui ont choqué le pays. Les fusillades de masse sont en effet rares au Canada, contrairement aux Etats-Unis voisins.

La responsable nationale de la Gendarmerie royale du Canada, Brenda Lucki, a fait savoir que cet acte n'était pas considéré à ce stade comme étant de nature terroriste.

Les motivations de Gabriel Wortman doivent encore être éclaircies par l'enquête. «Il est trop tôt pour parler de motivation», a expliqué lors d'un point presse le responsable des enquêtes criminelles de la police fédérale de Nouvelle-Écosse Chris Leather. Il a noté que plusieurs victimes «ne sembl[aient] pas avoir de lien avec le tireur». Toutefois le tueur avait préparé son geste. «Le fait que cet individu disposait d'un uniforme et d'une voiture de police laisse certainement penser que ce n'était pas un acte spontané», a-t-il ajouté. La police a diffusé une image du véhicule maquillé.

Tuerie et chasse à l'homme

La tuerie a commencé le 18 avril en fin de soirée dans la petite commune rurale de Portapique, une bourgade d'une centaine d'âmes à environ 130 kilomètre de la capitale Halifax. Plusieurs victimes ont été découvertes devant et à l'intérieur d'une maison où la police a été appelée après des signalements de coups de feu. 

L'auteur présumé de ces meurtres avait pris la fuite à l'arrivée de la police, déclenchant une vaste chasse à l'homme. Les habitants de la région, déjà confinés par l'épidémie de coronavirus, ont été priés de s'enfermer chez eux par les autorités, à cause du danger représenté par cet homme «armé et dangereux».

Une policière, Heidi Stevenson, 23 ans d'ancienneté et mère de deux enfants, a été tuée le 19 avril et un policier a été blessé.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rendu hommage aux victimes dans un communiqué.

Gabriel Wortman, connu comme un homme sans histoires, était propriétaire d'un cabinet d'orthodontie à Dartmouth, près de Halifax, et disposait de plusieurs propriétés.