Alors qu’une saisie record de cannabis a eu lieu ce week-end à Paris, le PDG de Virgin a lâché un gros pétard. Dans un article posté sur le site de l’entreprise, Richard Branson a publié un rapport de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Il propose un changement brutal dans la politique de répression contre l’usage de stupéfiants.
Un document «non publié» qui auraient été envoyé à plusieurs médias internationaux. Richard Branson aurait pris sur lui de rendre public l’information par crainte que «l’ONU ne cède sous la pression» et refuse finalement «d’aller de l’avant» avec cette proposition qui le «ravit».
A deux doigts
L’ONU était disposée à déclarer la lutte contre la drogue «néfaste, inutile et disproportionnée» selon l’homme d’affaires.
A en juger par le document publié et intitulé «Dépénalisation de l'usage et de la détention de drogue pour consommation personnel», l'UNODC «clarifie sa position» et souhaite promouvoir une politique axée sur la santé et les droits de l’Homme. L’organe des Nations Unies dénonce les inconvénients de la répression comme la pénalisation et la criminalisation. Mais également la discrimination, la violence, la détention ou encore l’exclusion sociale qu’elle entraînerait. L’UNODC encourage donc les gouvernements à aller vers plus de mesures concernant le droit à la santé et la réduction du surpeuplement carcéral.
La nouvelle stratégie devait même être présentée lors d’une conférence en Malaisie dimanche. Mais cela ne serait plus d’actualité.
Richard Branson craint un retournement de veste
«Pendant que j’écris ces mots, j’entends dire qu’au moins un gouvernement met une pression terrible sur l’UNODC» a-t-il souligné. Nous n’en saurons pas plus sur le pays incriminé.
Il poursuit : «Espérons que l’UNODC, une organisation globale qui fait partie intégrante de l’ONU et qui est censée agir dans le bien des peuples du monde, n’effectue pas de volte-face et ne cède pas aux pressions en reculant sur cette décision essentielle. La guerre contre la drogue a provoqué trop de dégâts sur trop de personnes.»
L'ONU dément
L'organisation internationale a immédiatement contesté la valeur du document. Plusieurs de ses cadres, présents à Vienne, ont précisé qu'il ne reflétait en rien la politique officielle.
«Ce rapport sur la dépénalisation est destiné à être discuté et n’est en aucun cas un document final ou formel indiquant la politique de l’UNODC», a tenu à préciser un porte-parole de l’ONU.
Il a précisé «regretter» un «malentendu» et nie tout recul lié à la pression : «On ne peut retirer ce qui n’est pas encore prêt.»
Reste que l'indiscrétion de Richard Branson n'a pas fini de faire de la fumée.