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Burkina Faso : plus de 130 civils tués par des groupes armés

Plus de 130 civils ont été tués par des groupes armés dans la nuit du 4 au 5 juin dans le nord du Burkina Faso à Solhan. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'est dit «indigné» par cette attaque particulièrement meurtrière.

Au moins 138 civils ont été tués dans la nuit du 4 au 5 juin à Solhan dans le nord du Burkina Faso au cours d'une attaque armée, la plus meurtrière enregistrée dans ce pays depuis le début des violences djihadistes en 2015. 

«Plusieurs blessés ont succombé à leurs blessures et de nouveaux corps ont été retrouvés. Le bilan toujours provisoire, est de 138 morts», a déclaré le 5 juin dans la soirée un élu local, précisant que «les corps ont été enterrés dans des fosses communes» et qu'il y avait également «plusieurs dizaines de blessés».

Selon une source locale citée par l'agence de presse, «l'attaque, qui a été signalée aux environs de 2h [heure locale], a d'abord visé le poste des Volontaires pour la défense de la Patrie», les VDP, des supplétifs civils de l'armée, et «les assaillants ont ensuite visité les concessions [maisons] et procédé à des exécutions». «En plus du lourd bilan humain, le pire que nous ayons enregistré à ce jour, des habitations et le marché [de Solhan] ont été incendiés», a indiqué une autre source sécuritaire, craignant que «le bilan, toujours provisoire, d'une centaine de morts ne s'alourdisse».

Dans un message de condoléances aux familles des victimes, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a dénoncé «cette attaque barbare» et «ignoble», soulignant que «nous devons rester unis et soudés contre ces forces obscurantistes», a-t-il ajouté. Un deuil national de 72 heures a par ailleurs été décrété à compter du 5 juin à minuit et jusqu'au 7 juin à 23h59 et un responsable a précisé que des hommes avaient été déployés pour mener des opérations de ratissage afin de sécuriser les populations.

Le secrétaire général de l'ONU «indigné» par ces assassinats

Cette attaque a été commise dans la zone dite «des trois frontières» entre Burkina, Mali et Niger, régulièrement ciblée par des assauts meurtriers de djihadistes présumés liés à Al-Qaïda et à Daesh contre des civils et des militaires.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'est dit «indigné» par cette attaque perpétrée contre des civils a rapporté son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. «Le secrétaire général est indigné par l'assassinat, tôt ce matin, de plus de cent civils, dont sept enfants, lors d'une attaque perpétrée par des assaillants non identifiés contre un village de la province de Yagha, dans la région du Sahel au Burkina Faso», a-t-il déclaré.

Sohlan, petite localité située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha située non loin de la frontière malienne, a enregistré de nombreuses attaques depuis ces dernières années. Ce nouveau drame a suivi de près une autre attaque, le soir du 4 juin, sur un village de la même région, Tadaryat, au cours de laquelle au moins 14 personnes, dont un supplétif civil, ont été tuées.

Depuis le 5 mai, face à la recrudescence des attaques djihadistes, les forces armées ont lancé une opération d'envergure dans les régions du Nord et du Sahel. Malgré l'annonce de nombreuses opérations de ce type, les forces de sécurité peinent à enrayer la spirale de violences djihadistes qui ont fait depuis 2015 plus de 1 400 morts et plus d'un million de personnes déplacées.