«C’était un accord d'homme à homme», a expliqué Platini interrogé par le Monde lundi. «Autant que je sache, selon le droit suisse, un contrat oral vaut comme un contrat écrit», a-t-il poursuivi.
Dans son interview au Monde, Platini a fait la lumière sur les détails de ce versement. Selon lui, il s’est entendu avec Blatter en 1998, qui lui a proposé d'être son «conseiller pour le foot». Poste pour lequel le français a demandé un million de francs suisses. Ce à quoi Blatter a indiqué que c’était impossible puisque le secrétaire général ne recevait que 300 000.
«Ton salaire ne peux pas être trois fois plus élevé que le sien [du secrétaire général]. C’est pourquoi tu auras un contrat pour 300 000 francs et on te paiera ensuite le reste. Cependant, ‘ensuite’ n’est jamais arrivé», a noté Platini.
Ainsi, ce paiement n’est intervenu qu’en 2011, soit neuf ans après la fin du travail supposé de Platini, suite à sa demande. «Je ne me souvenais plus que j’avais été payé 300 000 francs suisses, je croyais qu’il s’agissait de 500 000 et qu’il me devait un rattrapage de 500 000 par quatre années. J’ai donc envoyé une facture de 2 millions. J’ai été payé dix jours plus tard sans que la FIFA fasse aucune difficulté et j’ai payé moi-même des charges et des impôts sur cette somme, tout à fait normalement», a réaffirmé le président de l’UEFA.
Le 25 septembre le procureur général suisse a ouvert une procédure pénale à l’encontre de Sepp Blatter, soupçonné d’avoir illégalement versé deux millions de francs suisses au président de l’UEFA Michel Platini. Cet argent a été transféré en 2011 pour des travaux de conseiller effectués du janvier 1999 au juin 2002. Début octobre, la commission d'éthique de la Fifa a suspendu Blatter ainsi que Platini pour 90 jours de toute activité liée au football.
Platini, a été l’un des premiers à condamner Blatter, en lui recommandant de démissionner, estimant que la «FIFA ne mérite pas d’être traitée comme ça». Dans le même temps, en annonçant vouloir travailler pour «les intérêts du football» et souhaiter rendre à la FIFA «sa dignité et la position qu'elle mérite», Platini a présenté sa candidature au poste de président de la FIFA en juin dernier.