International

Immigration : Chypre se déclare en état d'urgence face à l'afflux de migrants syriens

La surpopulation des centres de rétention et les vagues quotidiennes d'arrivées de migrants depuis la Syrie ne permettent plus à Chypre d'accueillir de migrants supplémentaires. En conséquence, l'île a déclaré un état d'urgence migratoire.

Chypre a demandé l'aide de ses partenaires de l'Union européenne face à l'afflux de migrants venus de Syrie, se déclarant en «état d'urgence» à cause de la surpopulation dans ses centres de rétention, a indiqué le 21 mai le ministre chypriote de l'Intérieur.

Selon le ministre Nicos Nouris, l'île méditerranéenne a reçu au cours de la semaine écoulée «une vague quotidienne d'arrivées de migrants» en provenance du port syrien de Tartous. Les côtes syriennes sont à 160 kilomètres de Chypre.

«A cause de cette situation et de la surpopulation dans les centres de rétention, j'ai été contraint d'envoyer une notification écrite à la Commission européenne.», a indiqué Nicos Nouris, soulignant avoir prévenu que Chypre «entrait dans un état d'urgence au niveau migratoire et [qu'elle] n'était plus en capacité d'accueillir des migrants supplémentaires».

Selon lui, près de 4 000 demandes d'asile ont été refusées depuis janvier. Il a requis l'aide de l'Union européenne pour rapatrier ces personnes vers les pays avec lesquels Chypre ne dispose pas d'accord bilatéral, comme la Turquie qui ne reconnaît pas la République de Chypre. 

Les autorités chypriotes ont intercepté le 19 mai une embarcation venant de Syrie avec 97 personnes à bord. Et le 21, ce sont 14 Syriens — dont trois enfants — qui sont entrés depuis la République turque de Chypre du Nord (RTCN), qui occupe le tiers nord de l'île.

Le nombre de demandeurs d'asile a atteint au cours des quatre dernières années 4% de la population chypriote, contre 1% pour les autres Etats européens, affirme le gouvernement de l'île.

Plus de 12 000 Syriens ont cherché refuge à Chypre depuis 2011, début du conflit dans leur pays, dont plus de 8 500 ont obtenu une protection internationale, selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies.