La Libye est dotée depuis le mois de mars d'un gouvernement d'union nationale, après une décennie de conflit marquée par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'est et dans l'ouest du pays et par des violences.
«Investir dans des canaux d'accès légaux est une partie de la solution»
«Nous avons une nouvelle opportunité en Libye, et je suis prête à engager des négociations avec le nouveau gouvernement libyen sur la façon de développer une meilleure coopération [...], y compris sur la gestion de la migration», a fait savoir ce 21 mai la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Yvla Johansson, assurant que l'UE soutenait le développement des migrations légales, réduites en raison de la pandémie de coronavirus. «Investir dans des canaux d'accès légaux est une partie de la solution», d'autant que l'Europe a «besoin d'immigration».
Pour rappel, plusieurs centaines de candidats à l'exil ont péri depuis janvier en mer Méditerranée, tandis que 26 000 autres sont arrivés en Europe, selon les chiffres réunis par l'ONU, dont 9 000 depuis la Libye, plaque tournante des migrations clandestines vers l'Europe.
Interrogée sur la poursuite de la coopération avec les gardes-côtes libyens, chargés d'intercepter les migrants mais dont certains ont été poursuivis pour trafic d'êtres humains, la commissaire européenne a salué leur rôle. «Il est important que les gardes-côtes libyens mènent des opérations de recherche et de secours, afin d'empêcher les gens de mourir en mer [...] Il est également important de s'assurer que ceux qui sont débarqués en Libye sont traités correctement, c'est une chose à discuter», a-t-elle déclaré.
Une «carte bleue» pour attirer les travailleurs qualifiés
Ainsi que le rapporte l'AFP, l'ONU et les défenseurs des droits de l'Homme appellent à cesser de ramener en Libye les migrants secourus en mer, soulignant que ce pays, où certains sont détenus sans réel cadre légal et dans des conditions souvent déplorables, n'est pas un lieu de débarquement sûr.
La volonté d'accueillir davantage de gens légalement dépend aussi de la possibilité de renvoyer ceux qui ne sont pas éligibles
Yvla Johansson a par ailleurs évoqué la «carte bleue» validée en mai par le Parlement européen et le Conseil pour attirer les travailleurs hautement qualifiés, et «un nouveau partenariat Talent» qui doit être annoncé sous peu pour faciliter la mobilité dans le travail et l'éducation.
«Mais la volonté d'accueillir davantage de gens légalement dépend aussi de la possibilité de renvoyer ceux qui ne sont pas éligibles», a encore déclaré Yvla Johansson, appelant les autorités des pays d'origine à faciliter les rapatriements.