Dans la nuit du 20 au 21 mai, de nombreux Palestiniens ont célébré l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas entré en vigueur à 2h00 heure locale, après 11 jours de violences.
Scènes de liesse dans les rues
Des foules sont descendues dans les rues de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et des feux d'artifice improvisés ont éclaté dans plusieurs villes palestiniennes.
Des images de feux d'artifice provenant de Jérusalem-Est ont été publiées sur les réseaux sociaux.
La journaliste d'Al-Jazeera Biesan Abu-Kwaik a partagé des images de célébrations de joies dans les rues de Gaza et de Ramallah, la capitale administrative de l'autorité palestinienne.
Au terme d'intenses tractations diplomatiques appuyées par une médiation égyptienne, le gouvernement israélien et le mouvement palestinien du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ont annoncé un cessez-le-feu le 21 mai. Depuis le 10 mai, au moins 230 Palestiniens – dont 60 enfants – ont perdu la vie dans la bande de Gaza dans de multiples bombardements israéliens, et 12 Israéliens, dont un enfant, sont décédés après des milliers de tirs de roquette émanant de l'enclave palestinienne, dont la plupart ont été interceptés par le système de défense antiaérienne israélien «Dôme de fer».
Le Hamas revendique une «victoire», saluée par le Hezbollah libanais
Devant des milliers de personnes réunies ce même jour pour des manifestations de joie à Gaza City, le numéro deux du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza Khalil al-Hayya a affirmé que le mouvement palestinien revendiquait la «victoire» dans sa confrontation armée avec Israël. «Ceci est l'euphorie de la victoire», a-t-il lancé, en promettant de reconstruire les maisons détruites par les frappes israéliennes.
Dans un communiqué, le Hezbollah a de son côté félicité «le peuple palestinien héroïque et sa vaillante résistance pour la victoire historique remportée [...] contre l'ennemi sioniste». Le mouvement chiite armé – poids lourd de la politique libanaise mais considéré comme un groupe terroriste par Israël et les Etats-Unis – «salue en particulier les résistants, les martyrs, les blessés et leurs familles» tout comme «la direction des factions de la résistance palestinienne, qui furent à la hauteur de cette bataille».
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a salué le «succès exceptionnel» de l'opération militaire israélienne à Gaza. «Nous avons atteint les objectifs, c'est un succès exceptionnel», a-t-il commenté lors d'un point presse au quartier général de l'armée à Tel-Aviv.
Une trêve fragile, mais saluée à l'international
Au niveau international, cette trêve, loin de mettre fin à l'antagonisme entre les deux parties (et notamment à la question de la colonisation et de l'occupation israélienne, qui avait remis le feu aux poudres) a également été saluée.
Joe Biden, qui s'est exprimé après l'annonce du cessez-le-feu depuis la Maison blanche a commenté : «Je suis convaincu que les Palestiniens et les Israéliens méritent tout autant de vivre en sécurité et de jouir d'un même niveau de liberté, de prospérité et de démocratie.» Il a ensuite rappelé que les Etats-Unis soutenaient «totalement le droit d'Israël à se défendre contre des attaques de roquettes indiscriminées du Hamas et d'autres groupes terroristes basés à Gaza, qui ont ôté la vie à des civils innocents en Israël» et a vanté le système de défense antiaérienne «Dôme de fer», qui a permis l'interception d'une grande majorité des milliers de roquettes tirées en direction de l'Etat hébreu.
«C’est avec une grande satisfaction que Moscou constate [l'entrée] en vigueur [d']un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien», a pour sa part commenté la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. «C’est un pas important mais encore insuffisant. Il faut, pour éviter une récidive de la confrontation violente, concentrer les efforts internationaux et régionaux sur la relance des négociations politiques directes entre Israéliens et Palestiniens», a-t-elle ajouté.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de son côté salué «la cessation des hostilités intervenue cette nuit», insistant notamment sur le rôle joué par l'Egypte. «L'escalade des derniers jours souligne la nécessité d'une relance d'un véritable processus politique entre les parties», a-t-il souligné, précisant que la trêve devait désormais être «pérennisée à travers des arrangements durables de cessez-le-feu», afin notamment de «permettre un réengagement humanitaire» à Gaza et ailleurs.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui aussi applaudit le cessez-le-feu, appelant à «rétablir un horizon politique vers une solution à deux Etats».