Le 19 mai, la veille du second anniversaire de son entrée en fonction à la tête de la mairie de Chicago, Lori Lightfoot a déclaré sur Twitter qu'elle donnera la priorité «aux demandes émanant de journalistes de couleur».
La première femme noire et ouvertement homosexuelle à occuper la fonction de maire de Chicago a justifié sa démarche en ces termes, dans une série de messages publiés sur le réseau social : «C'est une honte qu'en 2021, [les journalistes couvrant les conférences de presse de] l'hôtel de ville soient majoritairement blanc dans une ville où plus de la moitié des habitants s'identifient comme noirs, latinos, asiatiques, en provenance des îles du Pacifique ou amérindiens. La diversité et l'inclusion sont impératives dans toutes les institutions, y compris les médias. Pour progresser, nous devons changer. C'est précisément la raison pour laquelle j'ai l'intention de donner la priorité aux demandes émanant de journalistes de couleur à l'occasion du deuxième anniversaire de mon entrée en fonction en tant que maire de cette grande ville.»
Embauchez des journalistes de couleur – et surtout des femmes de couleur
Dans une courrier envoyé aux organes de presse de Chicago dont NBC 5 Chicago donne les détails, Lori Lighfoot affirme que, depuis qu'elle a commencé sa campagne pour la mairie, elle a été «frappée» par «la blancheur et la masculinité écrasantes» des médias de Chicago. «Je vous lance un défi : embauchez des journalistes de couleur – et surtout des femmes de couleur», leur a-t-elle écrit.
Faisant référence au «racisme systémique» qui aurait cours aux Etats-Unis, Lori Lightfoot demande ensuite aux médias de la ville s'il y a dans leurs équipes des journalistes de couleur qualifiés qui pourraient couvrir la politique de la mairie mais qui n'en ont pas eu l'occasion, et s'ils ont réalisé leur autocritique pour «identifier et éliminer les préjugés implicites». «Si la réponse à ces questions est négative, sachez que je continuerai à faire pression pour que cela change», a mis en garde Lori Lightfoot.
Le journaliste au Chicago Tribune Gregory Pratt, qui se définit comme un «journaliste latino» et dont la demande d'interview a donc été acceptée par la mairie, affirme cependant avoir demandé au bureau du maire de lever la condition pénalisant ses confrères blancs. «Quand ils ont dit non, nous avons respectueusement annulé», précise-t-il, en considérant que «les politiciens n'ont pas à choisir» quels journalistes les couvrent.