International

Jérusalem : plus de 90 blessés dans de nouveaux heurts entre policiers israéliens et Palestiniens

De nouveaux heurts ont éclaté le 8 mai à Jérusalem alors que des dizaines de milliers de Palestiniens étaient rassemblés à la mosquée al-Aqsa pour la fin du ramadan, au lendemain de violents affrontements qui avaient fait près de 200 blessés.

De nouveaux heurts le 8 mai au soir entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont fait plus de 90 blessés dans différents quartiers de Jérusalem-Est, au lendemain des plus importants accrochages de ces dernières années dans la Ville sainte

Selon les secouristes du Croissant-Rouge palestinien, la majeure partie de ces personnes, incluant des mineurs, ont été blessées par des impacts de balles en caoutchouc ou de grenades assourdissantes, des photographes de l'AFP et Reuters ayant notamment vu une femme au visage ensanglanté. 

Les forces de l'ordre israéliennes, qui déplorent un blessé, ont utilisé aussi un canon à eau putride afin de disperser des Palestiniens, dont certains ont lancé des projectiles en direction des policiers lors de ces heurts dans différents secteurs de Jérusalem-Est.

La veille au soir, le 7 mai, des heurts sur l'esplanade des Mosquées – troisième lieu saint de l'islam, aussi nommé Mont du Temple par les Juifs – entre policiers israéliens et Palestiniens avaient fait plus de 200 blessés, des heurts qui font craindre une nouvelle escalade des violences. Ces affrontements étaient les plus violents depuis ceux de 2017, quand Israël avait décidé de placer des détecteurs de métaux à l'entrée du site, avant d'y renoncer.

La police israélienne avait limité l'accès à la Vieille ville

Le 8 mai au soir sur l'esplanade, des dizaines de milliers de Palestiniens ont prié dans un calme relatif à la suite de l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le ramadan. Le directeur de la mosquée Al-Aqsa, située sur l'esplanade, a appelé les fidèles au «calme». Dans le quartier de Cheikh Jarrah, théâtre de protestations quotidiennes depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, des Palestiniens sont de nouveau descendus dans la rue et ont lancé des pierres en direction des forces de l'ordre israéliennes. Celles-ci ont dit avoir arrêté deux personnes pour avoir usé de gaz poivre contre leurs agents.

La police avait indiqué plus tôt dans la journée avoir limité l'accès à la Vieille ville de Jérusalem-Est pour empêcher les Palestiniens de «participer à des émeutes violentes». Un bus venant du sud de Jérusalem a ainsi été stoppé et certains des passagers palestiniens ont été interpellés par la police. 

«Israël agit de manière responsable pour faire respecter l'ordre et la loi à Jérusalem tout en assurant la liberté de culte», a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahou lors d'une réunion avec des responsables de la sécurité.

Depuis des semaines, les tensions sont vives à Jérusalem mais aussi en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël, où les Palestiniens ont manifesté contre les restrictions d'accès imposées par Israël à certains secteurs durant le ramadan et la possible éviction de Palestiniens de Cheikh Jarrah.

Une roquette tirée depuis Gaza, Israël riposte

Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a appelé les Palestiniens à rester sur l'esplanade jusqu'au 13 mai – jour devant marquer la fin du ramadan – et menacé Israël d'attaques si la Cour suprême validait, dans une décision attendue le 10 mai, les évictions de Cheikh Jarrah.

Tôt ce 9 mai au matin, une roquette a été lancée depuis Gaza «vers le territoire israélien», a indiqué l'armée israélienne, précisant que son aviation avait répliqué en frappant «un poste militaire du Hamas» dans le sud de la bande de Gaza. 

Après les violences du 7 mai, les Etats-Unis ont demandé aux «responsables israéliens et palestiniens d'agir pour mettre un terme à la violence». Ils ont également exprimé leur inquiétude quant à «l'expulsion potentielle des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah». Et le quartette pour le Proche-Orient (USA, Russie, ONU, UE) a dit dans la nuit sa «profonde préoccupation» et appelé Israël à faire preuve de «retenue».