La Russie a exprimé ce 8 mai son «inquiétude» et appelé à éviter une «escalade des violences» à Jérusalem, où les heurts les plus importants de ces dernières années ont éclaté la veille entre Palestiniens et policiers israéliens sur l'Esplanade des Mosquées en plein mois de ramadan.
«A Moscou, cette évolution est perçue avec inquiétude», a fait savoir dans un communiqué la diplomatie russe, ajoutant appeler «toutes les parties à s'abstenir de démarches pouvant entraîner une escalade des violences».
Moscou est très préoccupé par ces développements. Nous condamnons fermement les attaques contre les civils
Ces derniers jours, la situation à Jérusalem-Est s'est gravement détériorée. Dans la soirée du 7 mai, à la suite d'affrontements dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa, plus de 200 Palestiniens et 17 policiers israéliens ont été blessés. L’aggravation des tensions dans la ville a été provoquée par l’expulsion des Arabes de la zone traditionnelle de leur résidence (le quartier de Cheikh Jarrah), l’avancement des projets de construction des 540 unités de logement pour les colons juifs dans Har Homa, ainsi que le meurtre de deux Palestiniens au point de contrôle près de la ville de Jénine.
«Moscou est très préoccupé par ces développements. Nous condamnons fermement les attaques contre les civils», ajoute le communiqué qui réaffirme «la position constante de principe de la Fédération de Russie consacrée dans les résolutions du Conseil de sécurité [de l'ONU] à cet égard». Ces résolutions, rappelle le communiqué, stipulent que «l’expropriation de terres et de biens situés sur ces terres, ainsi que la colonisation par Israël des terres palestiniennes occupées, y compris Jérusalem-Est, n’ont pas d’effet juridique». «Ce type d’activités constituent une violation du droit international et entravent le règlement pacifique consistant à avoir deux Etats, la Palestine et Israël, vivant dans la paix et la sécurité sur la base des frontières de 1967», conclut la diplomatie russe.
De nouveaux rassemblements sont attendus ce 8 mai, à l'initiative notamment du Haut Comité de suivi des Arabes d'Israël, un groupe de pression qui a appelé à des manifestations dans tout le pays en solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem.
Ces manifestations du 7 mai sont les plus violentes à Jérusalem depuis les heurts ayant fait 125 blessés fin avril, mais aussi depuis des échauffourées liées au transfert en 2018 de l'ambassade des Etats-Unis dans la ville disputée, voire celles de l'été 2017 liées à la mise en place par Israël de détecteurs de métaux à l'entrée de l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam.