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Familles palestiniennes expulsées au profit de colons : les heurts se poursuivent à Jérusalem-Est

22 Palestiniens ont été blessés lors de nouvelles manifestations contre l'expulsion de familles de Jérusalem-Est au profit de colons. Une loi autorise les juifs pouvant prouver que leur famille y vivait avant 1948 à réclamer un «droit de propriété».

Au moins 22 Palestiniens, selon les chiffres des services de secours israéliens, ont été blessés dans la soirée du 5 mai lors d'une nouvelle manifestation contre la possible éviction de familles palestiniennes de Jérusalem-Est au profit de colons israéliens. La police israélienne a également fait état de cinq manifestants arrêtés «pour atteinte à l'ordre public et attaque contre des policiers».

La police montée a été déployée et les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les manifestants. 

«Droits de propriété» d'avant 1948 : une loi à sens unique

Depuis plusieurs jours, des manifestations émaillées de heurts se succèdent à Cheikh Jarrah – quartier proche de la vieille ville de Jérusalem, occupé et annexé par Israël – où plusieurs dizaines de Palestiniens, dont des enfants, pourraient être contraints de quitter leurs logements pour faire place à des familles juives, suite à une décision du tribunal de district de Jérusalem.

Les colons mettent en avant une loi israélienne selon laquelle si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre de 1948 – déclenchée en réaction à la création de l'Etat d'Israël – ils peuvent demander à ce que soit rétabli leur «droit de propriété». Une telle loi n'existe pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre. 

La Cour suprême d'Israël, qui doit à nouveau se pencher sur ce dossier ce 6 mai, avait appelé les familles palestiniennes et les colons à trouver un accord pour éviter l'expulsion, et à le lui soumettre.

Mais selon l'AFP, les habitants palestiniens ont refusé de conclure un accord basé sur la reconnaissance des droits de propriété des colons israéliens. 

En effet, selon les Palestiniens, cette affaire s'inscrit dans une campagne plus large visant à les chasser de Jérusalem-Est, où vivent aujourd'hui plus de 210 000 colons juifs et plus de 300 000 Palestiniens. Ces colonies israéliennes – en Cisjordanie occupée comme à Jérusalem-Est – sont cependant jugées illégales par le droit international.

Israël a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale «éternelle et indivisible», tandis que les Palestiniens ambitionnent de faire du secteur oriental de la ville, occupé et annexé après juin 1967, la capitale d'un hypothétique futur Etat.