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La France et quatre pays européens demandent à Israël d'arrêter ses colonies en Palestine

Sur fond de tensions à Jérusalem-Est, cinq pays européens demandent au gouvernement israélien de «mettre un terme à sa politique d'extension des colonies de peuplement», qu'ils jugent illégales au regard du droit international.

Dans un communiqué commun publié le 6 mai, la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni demandent à Israël de «mettre un terme à sa politique d'extension des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés», qualifiées d'«illégales», et de cesser les expulsions à Jérusalem-Est, ou les heurts entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent.

Les cinq pays européens appellent ainsi le gouvernement israélien à «revenir sur sa décision de procéder à la construction de 540 nouvelles unités de logements dans la colonie de Har Homa en Cisjordanie occupée», fondée en 1997. La décision d'accroître les colonies à Har Homa «s'ajoute à l'accélération de la colonisation à Givat HaMatos et à la poursuite des expulsions à Jérusalem-Est, en particulier à Cheikh Jarrah», soulignent encore les chancelleries française, britannique, allemande, espagnole et italienne.

Les colonies sont illégales au regard du droit international

«Les colonies sont illégales au regard du droit international et font peser une menace sur les perspectives de règlement pacifique du conflit israélo-palestinien», déplorent les signataires du communiqué, en appelant Israéliens et Palestiniens à «s'abstenir de toute initiative unilatérale» et à «reprendre un dialogue crédible et véritable pour progresser sur la voie de la solution des deux Etats».

La Cour suprême israélienne a fixé le 3 mai une nouvelle audience dans le dossier des familles palestiniennes menacées d'éviction au profit de colons israéliens à Jérusalem-Est, où des manifestations quotidiennes de soutien sont émaillées de heurts avec la police.

Une nouvelle nuit de tensions entre Palestiniens et Israéliens à Jérusalem-Est

Un nouveau rassemblement émaillé de tensions s'est ainsi tenu dans la soirée du 6 mai pour protester contre l'expulsion possible d'une trentaine de Palestiniens à Cheikh Jarrah, un quartier proche de la vieille ville et point de frictions entre Juifs et Palestiniens. Le ténor de l'extrême droite israélienne Itamar Ben Gvir et député de la formation «Sionisme religieux» s'est rendu dans ce quartier pour soutenir une famille de colons en répétant en hébreu «cette maison est à nous». Des Palestiniens ont lancé des projectiles sur une tente disposée devant une maison par des colons et ont échangé des injures avec le député Ben Gvir. Dans la foulée, la police israélienne a indiqué avoir arrêté 15 personnes et jugé la situation «sous contrôle».

Une vingtaine de Palestiniens avaient été blessés la veille dans des affrontements avec la police israélienne, ont rapporté les services de secours palestiniens. La police a fait état de 11 manifestants arrêtés «pour atteinte à l'ordre public et attaque contre des policiers».

Au cœur de la dispute : la propriété foncière de terres sur lesquelles sont construites plusieurs maisons dans lesquelles vivent quatre familles palestiniennes. Le tribunal de district de Jérusalem a rendu en début d'année une décision favorable aux familles juives qui revendiquent des droits de propriété dans ce quartier de Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.