Après avoir promu pendant des années dans les médias en France les combats de la culture woke américaine (tiré du verbe wake, se réveiller en anglais), la carrière de Rokhaya Diallo semble prendre un nouveau tournant après sa nomination comme chercheuse dans l'une des universités les plus prestigieuses des Etats-Unis.
«L'initiative "Gender+ Justice" de l'Université de Georgetown est ravie d'accueillir la journaliste, écrivaine et réalisatrice primée Rokhaya Diallo en tant que première chercheuse en résidence pour 2021-2023», annonce l'université dans un communiqué relayé par l'intéressée sur les réseaux sociaux le 3 mai. «Je me réjouis de collaborer avec une formidable équipe autour de questions primordiales», a annoncé cette dernière sur Twitter.
Quant aux travaux qui seront dévolus à la militante, critiquée en France pour ses positions racialistes décomplexées, il s'agira notamment de faire «avancer la justice raciale».
Le centre de recherche «Gender+ Justice» a pour but de «faire de Georgetown un centre dynamique de production de connaissances, d'engagement communautaire et d'élaboration de politiques pour les questions intersectionnelles de genre, raciales, et la justice économique», peut-on sur son site internet.
L'aventure américaine de Rokhaya Diallo aussitôt révélée, plusieurs personnalités se sont emparées de leurs comptes Twitter macaronnés pour adresser leurs félicitations, à l'instar du Secrétaire national d'Europe écologie les Verts Julien Bayou qui s'est fendu d'un «ouah» admiratif.
«Je ne m’attendais pas à un si bel et vaste enthousiasme», s'est réjouie la commentatrice sur le réseau social le lendemain.
Mais cette dernière n'a manifestement pas reçu que des compliments : «Et les expert.e.s autoproclamé.e.s [sic] en recherche universitaire qui s’évertuent à expliquer à une des plus grandes et anciennes universités des Etats-Unis comment elle devrait procéder à ses recrutements feraient mieux de s’inquiéter de leur propre carrière», a-t-elle déclaré dans la foulée à l'adresse de ses détracteurs.
Les prises de position publiques de Rokhaya Diallo engendrent régulièrement des polémiques aussi bien suscités par ses propos que par les critiques qu'elle essuie. Cette dernière a notamment porté plainte contre le philosophe Pascal Bruckner qui l'avait accusée d'avoir «entraîné, avec d’autres, la mort des douze de Charlie Hebdo», en cosignant une tribune en 2011 «pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo».