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Bruxelles : une fête interdite rassemble plus d'un millier de personnes

La police belge est intervenue en fin d'après-midi le 1er mai pour disperser plus d'un millier de personnes venues participer à une fête dans un parc à Bruxelles, malgré l'interdiction des autorités.

Le 1er mai en fin d'après-midi, les autorités ont dispersé par la force un rassemblement interdit dans un parc à Bruxelles. Un ordre de dispersion a été donné peu avant 18 heures au motif que les mesures sanitaires n'étaient pas respectées, a annoncé la police de Bruxelles. Les policiers ont alors fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, provoquant des mouvements de foule. 

On est là pour défendre notre liberté

Lors de l'intervention, une personne a été blessée par le jet d'un canon à eau et deux policiers ont été légèrement blessés, a précisé en début de soirée le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close. Il y a eu une quinzaine d'interpellations, selon l'élu, tandis qu'une centaine de personnes faisaient encore face aux policiers en tenue anti-émeute vers 20 heures. 

D'après le centre de crise, entre 1 500 et 2 000 personnes étaient présentes sur les pelouses du Bois de la Cambre au plus fort du rassemblement vers 17 heures.

Il y avait un noyau dur de «700 manifestants» sous l'œil de nombreux curieux et promeneurs, a nuancé une source officielle auprès de l'AFP. Le rassemblement avait commencé dans une atmosphère bon enfant sous le soleil.

«On est là pour défendre notre liberté. Le masque ? Non je n'en porte plus, je veux être libre», a expliqué à l'AFP un lycéen de 18 ans venu de Flandre occidentale avec sa petite amie. «Ça fait un an que ça dure. Un an qu'on ne peut pas sortir. Au bout d'un moment, il faut trouver des alternatives», a fait valoir de son côté Mex, une Bruxelloise de 21 ans, derrière un masque noir.

Alors que plusieurs groupes dansaient autour de petites enceintes portables, la tension est montée d'un cran avec l'arrivée d'un car de police au milieu de la pelouse peu après 16 heures.

Les cris ont alors fusé : «Liberté, liberté !» Puis des détonations de pétards et des jets de projectiles ont poussé le véhicule à rebrousser chemin.

Lancée sur les réseaux sociaux, l'invitation à «La Boum 2» faisait écho à un premier rassemblement qui avait surpris par son ampleur et dégénéré en incidents le 1er avril, les canons à eau ayant répondu aux jets de projectiles contre les policiers.

Résultat : plus de 600 policiers avaient été mobilisés contre ce rassemblement interdit en raison des mesures anti-Covid en vigueur.

Facebook avait retiré le 29 avril la page annonçant l'événement 

Toute la semaine, police et parquet ont répété que les participants s'exposaient à des poursuites. A la demande des autorités, Facebook avait retiré le 29 avril la page annonçant l'événement organisé par le collectif «L'Abîme».

«Ne tombez pas dans ce piège, c'est un piège», avait pour sa part lancé le 30 avril le Premier ministre Alexander De Croo en appelant en conférence de presse à ne pas se rendre au Bois de la Cambre. «Ce genre d'événements sont organisés par certains dans le but de déstabiliser», avait accusé le dirigeant libéral flamand.

Des manifestations de protestation contre les restrictions ont eu lieu dans plusieurs autres villes belges, notamment à Liège, où une marche a réuni un millier de personnes.

La Belgique comptait le 1er mai 2 707 malades du Covid hospitalisés, dont 854 en soins intensifs, selon les données officielles. La pandémie a fait 24 230 morts dans ce pays de 11,5 millions d'habitants.