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Algérie : le mouvement kabyle MAK dément tout projet d'attentat contre le Hirak

Après les accusations du ministère algérien de la Défense, le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie dément fermement tout projet d'attentat contre le Hirak, le mouvement qui réclame un changement radical du système politique du pays.

Le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste) a démenti le 26 avril tout projet d'attentat en Algérie et mis «au défi» le ministère algérien de la Défense d'apporter la preuve de ses accusations.

«Le ministère algérien de la Défense vient de déraper gravement en publiant un communiqué sur son site officiel dans lequel, sans aucune preuve, il accuse le MAK de préparer des attentats terroristes», a affirmé le président du MAK, Ferhat Mehenni, dans un communiqué à l'AFP.

Le ministère avait annoncé le 25 avril le démantèlement d'une «cellule criminelle» de militants «séparatistes» du MAK, affirmant qu'ils projetaient des attentats contre les marches du mouvement de protestation populaire du Hirak.

Nous réfutons tout. Cet homme n'est en aucune manière un militant du MAK

A l'appui de ses accusations, il citait les aveux d'un certain H. Nourredine présenté comme un ancien membre du MAK, révélant l'existence d'un «plan criminel perfide visant à perpétrer ces attentats (..) et à implorer l’intervention étrangère dans les affaires internes du pays.»

«Nous réfutons tout. Cet homme n'est en aucune manière un militant du MAK», a martelé le porte-parole du mouvement, Aksel Ameziane, joint par l'AFP.

«Nous mettons au défi le ministère algérien de la Défense de donner le nom de ce prétendu "militant du MAK", sa date et son lieu de naissance», a renchéri le président du mouvement.

La chaîne publique algérienne TV A3 a divulgué lundi soir l'identité de l'homme, Haddar Nour Eddine, et diffusé l'extrait d'un témoignage dans lequel il se présente comme un trafiquant d'armes et dit en avoir acheté à la demande de membres du MAK. L'individu affirme avoir été contacté par des responsables du MAK de Bouira et Tizi Ouzou, deux villes de Kabylie.

Il précise également que le président du mouvement kabyle, Ferhat Mehenni, «reçoit de l'argent de partout».

Le mouvement kabyle revendique être un «mouvement pacifique»

De leur côté, les deux représentants du MAK soulignent auprès de l'AFP que leur organisation est un «mouvement pacifique» qui revendique le «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes». 

Basé à Paris, ce mouvement, illégal en Algérie, né dans le sillage du «Printemps kabyle» de 2001, est une des bêtes noires de l'Etat algérien qui l'accuse de visées «séparatistes» et de racisme anti-arabe.  

La Kabylie est une région berbérophone du nord-est de l'Algérie traditionnellement frondeuse vis-à-vis d'un Etat très centralisé. Elle est un des fiefs du Hirak.

Le Hirak est aujourd'hui accusé par le pouvoir d'être infiltré par des activistes du mouvement islamo-conservateur Rachad et des militants du MAK qui chercheraient, selon les autorités, à entraîner le Hirak dans la confrontation violente.

Né en février 2019 du rejet massif d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le Hirak réclame un changement radical du «système» politique en place depuis l'indépendance en 1962.