Viktor Orban continue sur sa ligne politique. Après avoir fermé la frontière entre la Hongrie et la Serbie, le président hongrois a décidé de fermer sa frontière avec la Croatie. Un pays membre de l’Union européenne, mais qui ne fait pas partie de l’espace Schengen, ce qui rend possible cette décision. Cette décision sera active à minuit ce vendredi, a prévenu le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto. Elle fait suite à l’achèvement d’une nouvelle clôture anti-migrants entre les deux pays.
Pour les autorités hongroises, très réticentes à l’accueil des réfugiés, il s’agit là que «respecter ses obligations Schengen». «En d'autres termes, nous fermerons la frontière verte (les frontières non bordées par la rivière Drave, difficile à franchir) à partir de minuit», a précisé le ministre du gouvernement Orban. Cette décision fait suite à la construction d’une autre barrière durant l’été, à la frontière avec la Serbie.
Depuis la construction de cette dernière, la Croatie est devenu, pour de nombreux réfugiés, le point d’entrée dans l’espace Schengen. Depuis le 15 septembre, ce sont ainsi 170 000 migrants qui sont entrés en Hongrie depuis la Croatie, ont affirmé les autorités. «Les postes-frontières officiels continueront à fonctionner, mais avec de stricts contrôles», a prévenu Peter Szijjarto. Tous voyageurs sans visa seront ainsi interdits d’entrée en Hongrie.
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Cette décision prise par Viktor Orban fait suite au sommet européen d’hier, qui n’a, selon Budapest, pas permis de trouver de solution. «Dans la mesure où aucune décision n'a été prise au sommet européen (…) la Hongrie a décidé de mettre en œuvre sa fermeture de la frontière», a précisé le gouvernement. La Hongrie va ainsi installer des «zones de transit» pour les demandes d’asile, qui pourront être traitées très rapidement. Depuis la mise en place de ce système à la frontière serbe, la quasi-totalité des demandes déposées ont été rejetées.
Cette décision hongroise pourrait entraîner l’apparition d’un nouveau front migratoire, en Slovénie cette fois-ci. C’est en effet par ce pays que le flux de migrants désirant rejoindre le nord de l'Europe est désormais susceptible de transiter. Le pays se «préparer activement à cette option», a en tout cas fait savoir le Premier ministre slovène, Miro Cerar. Une réunion d’urgence est prévue samedi dans le pays.