Pour l'Agence européenne des médicaments, le vaccin Johnson & Johnson contre le Covid-19, sur lequel comptent de nombreux pays pour accélérer les campagnes d'immunisation, peut être employé, en raison d'un rapport bénéfices/risques favorable. Dans une décision rendue le 20 avril, le régulateur européen a estimé que les caillots sanguins qui sont survenus chez quelques personnes vaccinées devraient être répertoriés comme effet secondaire «très rare» de ce vaccin.
«L'EMA trouve un lien possible avec de très rares cas de caillots sanguins inhabituels associés à des plaquettes sanguines basses», a déclaré l'Agence, ajoutant que cela «confirme que le rapport bénéfices-risques global reste positif».
Le directeur financier de Johnson and Johnson (J&J) avait auparavant affirmé que le laboratoire restait «entièrement confiant» concernant son vaccin et espérait trouver «très bientôt» une solution avec les régulateurs sur son utilisation, actuellement suspendue en Europe et aux Etats-Unis.
Les vaccins de J&J et d'AstraZeneca «indispensables», selon le ministère français de la Santé
Cette décision était très attendue par plusieurs pays européens, dont la France, qui comptent sur le vaccin J&J, ayant l'avantage de ne requérir qu'une seule dose, pour accélérer leur campagne d'immunisation. Les vaccins contre le Covid d'AstraZeneca et de Janssen (Covid-19 Vaccine Janssen étant le nom du vaccin de Johnson & Johnson et de sa filiale belge dans l'UE) sont «indispensables» pour atteindre les objectifs de la campagne de vaccination en France, a déclaré le 20 avril le ministère de la Santé.
Dans la foulée, l'Italie a annoncé qu'elle le recommandait aux personnes de plus de 60 ans. Le vaccin américain doit être considéré comme «définitivement sûr», juge Rome.
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires avaient recommandé il y a une semaine «une pause» dans l'utilisation du Johnson & Johnson afin d'enquêter sur l'apparition de cas graves de caillots sanguins. Toutefois, son utilisation devrait être de nouveau autorisée, peut-être accompagnée de «restrictions», et une décision devrait être rendue publique d'ici à au 23 avril, a assuré le 18 avril le conseiller médical de la Maison Blanche Anthony Fauci.
De son côté, le Danemark, premier pays européen à avoir annoncé la semaine dernière l'abandon du vaccin d'AstraZeneca, a annoncé le 20 avril qu'il allait «prêter» 55 000 de ses doses au Länder allemand voisin du Schleswig-Holstein.
Parallèlement, l'épidémie continue de sévir, parfois avec plus de virulence qu'au moment de la première vague. En Inde, où la situation est tendue, la capitale New Delhi est confinée pour une semaine depuis le 19 avril au soir. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé le 20 avril la population à davantage d'efforts contre la propagation du coronavirus, reconnaissant que l'Inde et ses 1,3 milliard d'habitants livraient «une nouvelle fois une grande bataille».
Au Japon, le département d'Osaka dans l'ouest, s'apprête à demander au gouvernement la mise en place d'un nouvel état d'urgence face à l'augmentation rapide du nombre des cas de coronavirus, sept semaines seulement après la levée d'une mesure similaire sur son territoire.
Aux Pays-Bas, l'heure est en revanche à la détente : à partir du 28 avril, le couvre-feu va être levé et les terrasses des cafés vont rouvrir partiellement. Même chose à partir du 21 avril au Danemark et du 26 avril prochain en Italie.
En France, l'épidémie semble depuis quelques jours amorcer une pente descendante mais cette tendance demeure fragile.