Huit policiers pakistanais ont été pris en otage ce 18 avril à Lahore par des manifestants contre la France appartenant à un parti islamiste, a indiqué un porte-parole de la police. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montrent les images d'affrontements entre la police et les manifestants.
«Des membres du TLP», le parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan, «retiennent en otage huit policiers», a déclaré Rana Arif, porte-parole de la police à Lahore avant d'ajouter : «D'autres policiers qui avaient été capturés dimanche matin ont été libérés, mais huit sont toujours otages.»
Une vidéo mise en ligne dimanche, dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par la police de Lahore, montre un officier de police, la tête entourée d'un bandage tâché de sang, s'adresser à la caméra depuis l'intérieur de la mosquée. Les images montrent ensuite des membres du TLP assis par terre autour de lui.
Dans un tweet, Firdous Ashiq Awan, porte-parole du gouvernement de la province du Punjab, a indiqué que jusqu'à douze policiers pourraient avoir été enlevés et emmenés dans la mosquée du TLP à Lahore, où sont rassemblés des centaines de manifestants contre la France.
Des manifestants qui veulent l'expulsion de l'ambassadeur de France
Comme le rappelle l'AFP, les manifestants protestent depuis le 12 avril contre l'emprisonnement de leur chef, arrêté pour avoir demandé l'expulsion de l'ambassadeur de France.
Des manifestations contre la France ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, entraînant la mort de six policiers et conduisant l'ambassade de France à appeler ses ressortissants à quitter provisoirement le pays.
Selon Firdous Ashiq Awan, «des groupes violents armés de cocktails Molotov et de bouteilles d'acide ont envahi le commissariat de Nawankot ce matin».
Des chefs du TLP, parti officiellement interdit, ont indiqué que plusieurs membres de leur mouvement avaient été tués.
«Nous ne les enterrerons pas tant que l'ambassadeur de France n'aura pas été expulsé», a déclaré dans une vidéo mise en ligne Allama Muhammad Shafiq Amini, un chef du TLP à Lahore.
Le TLP a entrepris une campagne contre la France depuis que le président Emmanuel Macron a défendu le droit de Charlie Hebdo de publier les caricatures de Mahomet, un acte qu'ils jugent blasphématoire.