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Achat de vaccins Spoutnik V par l'Allemagne : Paris déplore un «coup de communication»

Réagissant à l'ouverture de discussion entre Berlin et la Russie sur l'achat de vaccins Spoutnik V, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes a estimé que la décision était liée à la tenue outre-rhin des prochaines législatives.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a déploré dimanche «un coup de communication» après l'annonce par Berlin de l'ouverture de discussions avec la Russie pour l'achat de vaccins anti-Covid Spoutnik V. 

«Il y a une campagne électorale qui commence en Allemagne [en vue des législatives de septembre]. Cela explique aussi qu'il y ait beaucoup d'agitation. Je crois que c'est un coup de communication, que je regrette», a-t-il déclaré dans l'émission Le Grand Jury des médias RTL/Le Figaro/LCI.

«Envoyer des signaux [...] qui donnent l'impression qu'il y a des doses dans un frigidaire qui dorment et qu'on n'utilise pas, tout cela n'est pas responsable et n'est pas très sérieux», a-t-il ajouté.

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a annoncé le 8 avril que son pays allait engager des discussions avec la Russie en vue d'un achat éventuel de Spoutnik V, en cas d'approbation du vaccin anti-Covid par les autorités européennes. «La chancelière Angela Merkel, c'est cela qui compte [...] a été très claire. Elle a dit qu'elle voulait que ce soit dans le cadre européen», a souligné Clément Beaune. «Le ministre de la Santé lui-même a dit que le vaccin russe, on ne pouvait pas le produire avant deux à cinq mois», a-t-il poursuivi.

La veille de cette annonce, le dirigeant régional de la Bavière, Markus Söderun, avait annoncé la signature d'un «contrat préliminaire» en vue de recevoir prochainement des doses du vaccin russe. L'élu conservateur, qui appartient au camp d'Angela Merkel, a ajouté que «si Spoutnik est approuvé en Europe, alors l'Etat de Bavière recevra des doses de vaccin supplémentaires», au nombre de 2,5 millions, d'ici juin.

Les autorités allemandes, qui s'inquiètent vivement de la troisième vague de contaminations, sont sous pression alors que 13% de la population a reçu au moins une injection plus de trois mois après le lancement de la vaccination. Elles ont promis que toutes les personnes souhaitant se faire vacciner pourraient recevoir au moins la première injection d'ici la fin septembre.