Les deux laboratoires associés, Pfizer et BioNTech, ont déposé le 9 avril une demande d'autorisation auprès de l'Agence américaine des médicaments (FDA) afin d'élargir l'autorisation de leur vaccin aux enfants âgés de 12 à 15 ans. Pour l'instant, aux Etats-Unis, seuls les individus de 16 ans et plus peuvent être vaccinés avec le produit des deux laboratoires.
Pour appuyer leur demande, les deux sociétés pharmaceutiques mettent en avant leurs données publiées fin mars concernant un de leurs essais cliniques de phase 3 chez 2 260 adolescents âgés de 12 à 15 ans. Selon ces résultats, il existe une efficacité de 100% de leur vaccin sur cette population avec des «réponses d'anticorps robustes». Le vaccin a également été «bien toléré et les effets secondaires étaient généralement cohérents avec ceux observés» chez les personnes âgées de 16 à 25 ans, ont-elles précisé.
En France, l'Institut Pasteur attire l'attention sur la probable nécessité de vacciner les enfants
Pfizer et BioNTech ont d'ores et déjà indiqué qu'ils allaient demander cet élargissement de la vaccination aux 12 à 15 ans à d'autres autorités sanitaires nationales et internationales. Cette demande d'autorisation pour les jeunes adolescents devrait rapidement soulever aussi la question en France de la vaccination des enfants, alors que l'exécutif français a toujours dit, pour l'instant, vouloir se concentrer sur celle des adultes.
Dès le mois de janvier dernier toutefois, Alain Ficher, le «monsieur vaccin» du gouvernement expliquait que «peut-être un jour faudra[it]-il vacciner les enfants», précisant que la Grande-Bretagne étudiait le taux d'infection chez les jeunes. «Si […] les enfants transmettent le virus, la question se posera», ajoutait-il.
En effet, selon l'Institut Pasteur, la possibilité de «relâcher les mesures de contrôle» serait entravée si la vaccination n'était pas ouverte aux enfants car il faudrait que plus de 90% des adultes soient vaccinés pour l'atteindre alors même que plusieurs sondages indiquent que seulement 60% des adultes seraient prêts à se faire vacciner. En revanche, toujours selon cette étude, «la vaccination de 60 à 69% des 0 à 64 ans» serait suffisante pour permettre un relâchement des mesures sanitaires.
A ce jour, la vaccination pour les enfants n’est pas (encore) autorisée par manque de données scientifiques et plusieurs études sont toujours en cours dans de nombreux laboratoires.