International

Tensions dans l'est de l'Ukraine : Poutine s'inquiète des «actions provocatrices de Kiev»

Alors que le président ukrainien était sur la ligne de front dans le Donbass, Vladimir Poutine et Angela Merkel ont évoqué «l’escalade des tensions» dans l'est de l'Ukraine. Le dirigeant russe a notamment accusé Kiev de provocations.

Au cours d'un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Angela Merkel «se sont inquiétés de l'escalade des tensions» dans l'est de l'Ukraine, selon un communiqué publié le 8 avril par le Kremlin.

Le président russe a notamment fustigé au cours de son entretien avec la chancelière allemande les récentes «actions provocatrices de Kiev, qui a délibérément attisé la situation sur la ligne de contact», marquant la séparation entre la zone sous contrôle de Kiev et les républiques autoproclamées aux mains des rebelles.

Les deux dirigeants ont appelé à la «retenue et [à] l'intensification du processus de négociations», Vladimir Poutine appelant Kiev à appliquer les accords conclus précédemment, d'après le communiqué du Kremlin.

Le gouvernement allemand indique également, dans un communiqué, que «le renforcement de la présence militaire russe dans les environs de l'Est ukrainien» a été évoqué, et que la chancelière Angela Merkel «a demandé que ces renforts soient réduits dans un objectif de désescalade».

Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu dans le Donbass afin d'y apporter son soutien aux troupes ukrainiennes, dans un contexte extrêmement tendu.

OTAN : Berlin tempère les ardeurs de Kiev

Moscou a mis en garde, ces derniers jours, contre la «rhétorique belliqueuse» de Kiev, alors que les forces armées ukrainiennes ont récemment annoncé que des exercices militaires conjoints avec les troupes de l'OTAN débuteraient dans quelques mois.

Si les autorités ukrainiennes justifient cette décision par une supposée menace militaire russe, Moscou affirme pour sa part prendre «les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses frontières» en raison d'une «activité croissante des forces armées de pays membres de l’OTAN, d’autres alliances et de pays indépendants [...] le long de la frontière de la Russie». 

Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky a appelé l'OTAN à accélérer le processus d'adhésion de l'Ukraine, qualifiant l'Alliance atlantique de «seule voie vers la fin de la guerre dans le Donbass».

Ulrike Demmer, une porte-parole du gouvernement allemand citée par DW, a répondu dans la foulée que l'adhésion de Kiev n'était pas sur la table dans l'immédiat. Tout en précisant la politique de «porte ouverte» prônée par l'organisation militaire, la porte-parole a souligné : «L'Ukraine a le droit de choisir librement et a ses propres besoins politiques. Néanmoins, aucune étape supplémentaire en vue de son adhésion n'est envisagée en ce moment.»