Alors que la tension est vive depuis plusieurs jours dans l'est de l'Ukraine, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a fait état d'une discussion entre diplomates russes et américains, mettant en garde contre une escalade dans la région.
«Nous avons eu des contacts avec l’administration américaine sur la situation dans le Donbass. Nous avons expliqué aux Etats-Unis ce qui se passe de manière exhaustive», a-t-il expliqué ce 6 avril, dans des propos rapportés par l'agence de presse TASS.
Sergueï Riabkov a par ailleurs accusé Kiev et ses alliés (en tête desquels les Etats-Unis) de multiplier les provocations, estimant que Washington devait «être préoccupé par les conséquences de cette politique coordonnée». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part dénoncé en conférence de presse la «rhétorique belliqueuse» de Kiev.
Une adhésion à l'OTAN «empirerait» la situation, selon Moscou
Le même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé l'OTAN à valider de façon accélérée le plan d'adhésion de son pays à l'organisation militaire afin, selon lui, d'envoyer un «vrai signal» à la Russie. «L'OTAN, c'est la seule voie vers la fin de la guerre dans le Donbass», avait-il ajouté, après s'être entretenu par téléphone avec le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
Le Kremlin, par la voie de Dmitri Peskov, a répondu dans la foulée : «Nous doutons fort que cela puisse aider l'Ukraine à régler son problème intérieur. De notre point de vue, cela empirera encore la situation.»
Il a qualifié l'éventualité d'une adhésion à l'Alliance atlantique de «perspective tout à fait inacceptable» pour les millions de personnes qui habitent dans les républiques autoproclamées, aux mains des rebelles.
La tension à son comble
Dans un communiqué publié le 3 avril sur Facebook, les forces armées ukrainiennes ont annoncé que des exercices militaires conjoints avec les troupes de l'OTAN débuteraient dans quelques mois. Selon la même source, plus d’un millier de soldats originaires de cinq pays membres de l’Alliance participeront à des «actions défensives […] suivies d'une offensive visant à restaurer la frontière de l'Etat et l'intégrité territoriale d'un Etat qui a été agressé par un des pays voisins hostiles». Trois jours plus tard, un déploiement de troupes près de la frontière avec la Crimée, rattachée à la Russie après référendum en 2014, a également été annoncé.
Le 1er avril, Kiev avait accusé Moscou, dans un communiqué, de procéder à une «démonstration de force sous forme d'exercices militaires et de possibles provocations le long de la frontière».
Une allégation balayée d'un revers de main par Moscou. Interrogé au cours d’une conférence de presse le 2 avril par l'agence de presse ukrainienne UNIAN au sujet d’un renforcement de la présence militaire russe près de la frontière avec l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait rétorqué que la Russie prenait «les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses frontières» en raison d'une «activité croissante des forces armées de pays membres de l’OTAN, d’autres alliances et de pays indépendants [...] le long de la frontière de la Russie».