Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a annoncé ce 8 avril avoir été notifié par les autorités birmanes de la fin du mandat de l'ambassadeur de Birmanie au Royaume-Uni, évincé de sa représentation par des proches de la junte.
Le Royaume-Uni doit donc accepter la décision du gouvernement birman concernant l'éviction de Kyaw Zwar Minn, le nom de son remplaçant n'a pas été annoncé, a précisé le ministère, soulignant que la position de longue date du Royaume-Uni était de reconnaître des Etats, et non des gouvernements.
Nous condamnons les actions d'intimidation du régime militaire de Birmanie à Londres hier
Des diplomates proches de la junte se sont emparés la veille de l'ambassade, dans le centre de Londres, et en ont refusé l'accès à l'ambassadeur Kyaw Zwar Minn, soutien d'Aung San Suu Kyi.
L'ambassadeur a passé la nuit dans sa voiture
Après avoir attendu en vain devant la porte de la représentation, celui-ci a passé la nuit dans sa voiture, dont la fenêtre arrière arborait une grande photo du chef du gouvernement civil, renversé par un coup d'Etat militaire le 1er février.
«Nous condamnons les actions d'intimidation du régime militaire de Birmanie à Londres hier», avait déclaré le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, dans un message posté sur Twitter. Saluant l'ambassadeur birman pour «son courage», il a réitéré son appel à la fin des «violences épouvantables» en Birmanie et à «un rétablissement rapide de la démocratie» dans le pays.
L'ambassadeur birman a accusé une personnalité militaire proche de la junte d'«occuper» son ambassade, dénonçant «une sorte de coup d'Etat». Interrogé sur l'identité de ceux qui étaient à l'intérieur du bâtiment alors que lui était cantonné à l'extérieur, l'ambassadeur Kyaw Zwar Minn a répondu à l'AFP : «l'attaché militaire, ils occupent mon ambassade».
Selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), quelque 600 civils ont été tués depuis le coup d'Etat. Le Royaume-Uni a sanctionné plusieurs responsables de la junte, dont le commandant en chef de l'armée Min Aung Hlaing, pour leur rôle dans le coup d'Etat militaire, ainsi que des conglomérats liés aux militaires.