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Côte d'Ivoire : au moins six morts dans des attaques visant l'armée

Deux attaques contre les forces de sécurité du pays, dont l'une a été attribuées par les autorités ivoiriennes à des «terroristes» venus du Burkina Faso, ont fait au moins six morts. Deux soldats et un gendarme ivoiriens figurent parmi les victimes.

Les forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire ont été la cible le 29 mars de deux attaques qui ont fait au moins six morts, dont trois «terroristes», dans le nord à proximité de la frontière avec le Burkina Faso en proie aux actions djihadistes, selon l'armée ivoirienne.  Ces deux attaques ont eu lieu moins d'un an après celle de juin 2020, durant lesquelles 14 soldats ivoiriens avaient été tués dans la même région.

Dans la nuit de du 28 au 29 mars, «deux positions des Forces armées de Côte d’Ivoire ont subi des attaques armées», selon un communiqué du général Lassina Doumbia, chef d'état-major des armées ivoiriennes.

«La première est survenue à Kafolo et est le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina-Faso», selon l'armée qui donne «un bilan provisoire» de «deux soldats tués et quatre blessés côté ami» et de «trois terroristes tués, quatre interpellés et du matériel logistique saisi [armement, radio, munitions et motos]».

L'armée «a repoussé les assaillants au terme d’une heure de combat intense» et a entrepris des «opérations de ratissage» qui «se poursuivent», selon le général Doumbia. La deuxième attaque a eu lieu à Kolobougou, localité également frontalière du Burkina Faso, dans le département de Tehini, «où un poste de gendarmerie a été la cible d’individus non identifiés».

«Un gendarme ivoirien a été tué et un autre est blessé. Aucune victime découverte côté ennemi pour l’heure», affirme l'armée.

Menace islamiste

Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l'armée ivoirienne s'était déjà produite à Kafolo, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués. Attribuée aux djihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins – Burkina Faso, Mali et Niger – cette attaque n'avait pas été revendiquée. La Côte d'Ivoire avait été frappée une première fois par une attaque djihadiste en mars 2016, dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d'Abidjan : des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts. 

Début février, Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français, a affirmé qu' Al-Qaïda au Sahel développait un «projet d'expansion» vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin. «Ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l'étau dans lequel ils sont pris et pour s'étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d'Ivoire ou au Bénin», avait-il déclaré.

Le gouvernement ivoirien, par la voie de son porte-parole Sidi Touré, avait estimé qu'il s'agissait d'une annonce venant «enfoncer une porte déjà ouverte : nous étions suffisamment alertés depuis plusieurs années sur la menace terroriste que subit notre sous-région».

Le Sahel est en proie aux attaques et attentats meurtriers d'une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique, et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux. La France, qui dispose de 900 soldats sur sa base militaire en Côte d'Ivoire, a également déployé 5 100 hommes au Sahel dans la cadre de l'opération Barkhane, lancée en 2014.