Lors d'un briefing, le porte-parole de la présidence russe a été interrogé sur la récente publication d'un rapport du département américain de la Santé évoquant des efforts pour faire le Brésil renoncer à commander le vaccin russe.
«Nous sommes catégoriquement opposés à de telles pressions, catégoriquement contre la concurrence entre vaccins, nous considérons que nous devons unir nos efforts pour qu'un maximum de personnes puisse bénéficier de la vaccination», a expliqué Dmitri Peskov. «De telles tentatives égoïstes pour forcer des pays à renoncer à quelque vaccin que ce soit n'ont pas d'avenir, cela va à l'encontre de l'intérêt de chacun», a-t-il ajouté.
La veille, les créateurs du vaccin Spoutnik V avaient dénoncé des tentatives américaines visant à convaincre le Brésil de ne pas employer ce produit, faisant référence au rapport annuel du département de la Santé cité par plusieurs médias. Dans un paragraphe titré «combattre les influences malignes dans les Amériques», le rapport relève que des efforts avaient été entrepris «pour persuader le Brésil de rejeter le vaccin russe», sans plus de précisions.
La vaccination au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé avec près de 280 000 morts, n'a commencé qu'à la mi-janvier, avec seulement les vaccins AstraZeneca et CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac Biotech. Elle se poursuit lentement en raison du faible nombre de doses.
Le 12 mars, le Brésil a signé un contrat avec la Russie pour l’achat du vaccin russe contre le Covid-19 Spoutnik V, selon l'annonce du ministère brésilien de la Santé. «Le ministère de la Santé a paraphé aujourd’hui (le 12 mars) un contrat pour recevoir 10 millions de doses», a-t-il affirmé sur Twitter, précisant que les importations seraient effectuées par le laboratoire Uniao Quimica. Le sérum devrait être livré entre avril et juin. La société pharmaceutique a également informé le ministère de la Santé de son intention de fabriquer le vaccin russe au Brésil.
Le gouvernement brésilien a en outre annoncé le 15 mars l'achat de 100 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech et 38 millions de doses du celui de l'américain Johnson & Johnson.
Les Occidentaux voient avec méfiance la diplomatie vaccinale de la Russie, alors que son vaccin le Spoutnik-V semble convaincre les experts indépendants. Sa demande d'homologation est examinée actuellement par l'Agence européenne des médicaments.