Jean-Luc Mélenchon a appelé le 15 mars les autorités à remédier à la pénurie de vaccin en passant commande à trois pays producteurs : la Russie, la Chine et Cuba. «Il faut aller à toutes les portes sans faire de l'idéologie», a déclaré le chef de file de La France insoumise, rappelant au passage que le vaccin Spoutnik V, disponible depuis octobre «était efficace à plus de 90%».
En réponse à Lea Salamé qui lui demandait si Paris devait se passer de l'aval de l'Agence européenne des médicaments (EMA), Jean-Luc Mélenchon a ainsi rétorqué : «Si j'étais le président de la République, c'est exactement ce que je ferais. De même que je ferais venir les vaccins de Cuba [et] les vaccins chinois».
«Il faut s'adresser [aux Russes] et dire : "Est-ce que vous pouvez en fabriquer chez nous ?" Ils ont proposé à la France d'agir en commun et les autorités françaises ont refusé», a-t-il déploré.
«Il y a cinq vaccins cubains. Combien de temps on va mettre avant d'en demander», s'est-il interrogé, révélant au passage que l'ambassadeur de Cuba en France lui avait indiqué que la Havane livrerait les vaccins en priorité aux pays pauvres.
Quelques heures après l'intervention de Jean-Luc Mélenchon, Kirill Dmitriev, le directeur du Fonds russe d'investissements directs (RDIF), annonçait que des accords de production du vaccin anti-Covid Spoutnik V avaient été trouvés avec des sociétés européennes en Italie, en Espagne, en France et en Allemagne dans l'attente de son homologation dans l'UE.
«Il y a actuellement d'autres pourparlers en cours pour augmenter la production dans l'UE. Cela permettra de commencer à approvisionner le marché unique européen en Spoutnik V dès l'autorisation par l'Agence européenne des médicaments», avait-il précisé, ajoutant que le RDIF et ses partenaires étaient en outre prêts à commencer à approvisionner les pays de l'UE «qui autorisent indépendamment Spoutnik V».