Le 16 mars sur la chaîne de télévision Crimée 24, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est adressé aux habitants de la Crimée à l'occasion du 7e anniversaire du référendum qui a entériné le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie le 16 mars 2014.
Aucune démarche des Etats occidentaux menés par les Etats-Unis d'Amérique ne peut changer cette réalité, que ce soit du point de vue du droit international ou d’un point de vue politique ou moral
«Il y a sept ans, dans le plein respect du droit international, vous vous êtes prononcés en faveur de l’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie. Cette forme de mise en œuvre du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, inscrit dans la Charte des Nations unies, était le seul moyen de protéger les intérêts, la dignité et la vie du peuple de Crimée sur fond de menaces des nationalistes et des néonazis arrivés au pouvoir à Kiev à la suite d'un coup d'État armé anticonstitutionnel», a-t-il déclaré.
Le ministre a poursuivi en rappelant «que cela plaise ou non», le sort et l'avenir de la Crimée étaient «à jamais liés à la Russie». «Aucune démarche des Etats occidentaux menés par les Etats-Unis d'Amérique ne peut changer cette réalité, que ce soit du point de vue du droit international ou d’un point de vue politique ou moral», a-t-il déclaré, soulignant que la diplomatie russe allait continuer à travailler vigoureusement afin «d’enraciner dans l'esprit des partenaires étrangers les réalités liées au retour de la péninsule dans le giron de la patrie».
Evoquant les échanges et les contacts mis en place par la Crimée avec des pays étrangers, Sergueï Lavrov s'est par ailleurs félicité du développement des relations internationales, soulignant que le pays recevait «les visites de représentants de communautés politiques et civiles, économiques, universitaires et parlementaires étrangères».
«Ils peuvent voir de leurs propres yeux l'attachement de ses habitants au libre choix fait en mars 2014», s'est-il félicité.
La Russie met les points sur les «i» au Conseil de sécurité
Les propos du ministre russe des Affaire étrangères font pleinement écho à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en formule Arria (format de réunion informelle et confidentielle qui permet des échanges plus francs) qui s'est tenue le 12 mars. A l'occasion de cette réunion, le représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l'ONU Dmitri Polianski avait déclaré devant les participants que le «sujet [était] clos», précisant qu'aucune sanction ou provocation occidentale ne pourrait changer la situation politique de la région.
Comme le rapporte l'agence Tass, de son côté, le chef de la république de Crimée, Sergueï Axionov, déclarait le 16 mars que «la Russie avait donné plus à la Crimée en sept ans [...] que ce qui a été fait durant les 25 ans où elle faisait partie de l'Ukraine».
Kiev lance une «stratégie de désoccupation et de réintégration» de la Crimée
Pour tenter d'obtenir le retour de la Crimée dans le giron ukrainien, Kiev a de son côté élaboré une «stratégie de désoccupation et de réintégration» de la péninsule.
Le 16 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a écrit sur Twitter que «pour la première fois depuis l'annexion illégale, l'Ukraine a préparé une stratégie de désoccupation et de réintégration de la péninsule. Nous unissons le monde entier sur la base de la "Plateforme Crimée" afin de rendre à l'Ukraine ce qui lui appartient». Le sommet Plateforme Crimée, au cours duquel Kiev envisage d’évoquer la question du retour de la Crimée au sein de l’Ukraine, est prévu le 23 août.
Il a par ailleurs qualifié de «falsifié» le référendum de 2014 sur la Crimée.
Le 16 mars 2014, un référendum a été organisée en Crimée et à Sébastopol, les habitants étant appelés à se prononcer sur leur rattachement à la Russie. En Crimée, 96,77% des votants avaient voté en faveur de cette résolution contre 2,51% pour le rétablissement de la Constitution de la république de Crimée de 1992 et le maintien de la Crimée au sein de l'Ukraine.
Après cette consultation populaire, le président russe Vladimir Poutine avait signé un traité de réunification le 18 mars 2014. Depuis lors, les autorités ukrainiennes comme les puissances occidentales ont toujours considéré ce rattachement comme illégal, justifiant des sanctions contre la Russie.