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Pour Lavrov, l'UE a «délibérément détruit» le cadre des relations avec Moscou

Le ministre russe des Affaires étrangères a estimé que Bruxelles avait mis à mal les relations avec la Russie, mais a néanmoins souligné que son pays était prêt à rétablir des relations dignes de ce nom, si toutefois l'Union européenne le souhaitait.

Au cours d'une conférence de presse avec son homologue finlandais Pekka Haavisto à Saint-Petersbourg ce 15 février, le ministre russe des Affaires étrangères a évoqué les récentes tensions entre l'Union européenne (UE) et son pays.

Estimant que la coopération entre Moscou et l'UE se limitait à des domaines précis comme par exemple l'environnement, Sergueï Lavrov a remarqué : «Cependant, cela ne fait pas partie des "relations" entre la Russie et l'Union européenne en tant que telles, car le cadre de ces relations a été délibérément détruit à l'initiative de Bruxelles.»

Rétablir les relations ? «C'est à l'UE de choisir»

Soulignant les sanctions antirusses qui se sont multipliées depuis le rattachement de la Crimée en 2014, Sergueï Lavrov a poursuivi : «C’est à l'UE de choisir : si elle décide que les relations doivent être rétablies et cesse les actions que j'ai évoquées et qui mènent à la rupture, nous serons également prêts [à coopérer].»

Les tensions entre les pays occidentaux et la Russie ont récemment connu un nouveau pic, notamment autour de l'affaire Navalny. Dans une récente interview, Sergueï Lavrov, citant l'adage latin «Si vous voulez la paix, préparez la guerre», avait souligné que la Russie était «prête» à «une rupture avec l'Union européenne» si cela était inévitable.

Au retour d'une visite à Moscou qu'il a tour à tour présentée comme un dialogue «ouvert et franc», puis comme une rencontre «très compliquée», le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell avait dénoncé le 9 février une confiance «qui ne règne plus» entre l'Union européenne et la Russie. Il avait notamment condamné la manière dont l’affaire Navalny était «gérée» par les autorités russes – une référence à l'opposant actuellement incarcéré pour n'avoir pas respecté les conditions d'une peine de prison avec sursis, qui accuse en outre le Kremlin de l'avoir empoisonné l'été dernier. «Il serait bon d’inclure des sanctions», avait également évoqué Josep Borrell.

Pour Sergueï Lavrov, l'affaire Navalny n'est néanmoins pas le nœud du problème entre Moscou et les Occidentaux – elle servirait plutôt de prétexte à ces derniers pour tenter de réduire la puissance russe. «Ils [l'Occident] ne nous aiment pas parce que nous avons notre propre jugement sur ce qui se passe dans le monde. A la différence d'un grand nombre de pays qui ont aussi leur propre jugement, ce point de vue, nous l’exprimons et le défendons par des actes concrets», fait valoir le ministre russe.