Chelsea Manning, l'ancien analyste du renseignement de l'armée américaine condamné pour avoir révélé des secrets d'Etat à Wikileaks, poursuit le ministère de la Justice car le gouvernement n'a pas tenu compte de ses saisies de la loi pour la liberté de l'information.
Les avocats de la soldate Manning, qui purge actuellement une peine de 35 ans de prison pour avoir transmis des documents relevant du secret d'Etat à Wikileaks, ont enregistré la plainte au tribunal de Colombia jeudi dernier.
L'objet de la plainte est la demande formulée en février 2014 Chelsea Manning pour obtenir les documents et autres preuves récoltées par le ministère de la Justice et le FBI durant le temps des investigations dont elle faisait l'enquête, ainsi que que les renseignements sur les potentiels autres «co-conspirateurs» qui l'auraient aidée.
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Cependant, presque deux ans plus tard, le gouvernement n'a transmis aucun de ces documents, prétextant qu'ils étaient protégés par une disposition qui dispense de communiquer des informations qui ont été «compilées pour des procédures judiciaires exécutives».
Le gouvernement fédéral a fait savoir que divulguer les preuves «pouvait constituer un risque crédible d'interférence avec la procédure exécutive». Les avocats de la soldate Manning ont avancé que cet argument était invalide, car « toute tentative de poursuivre la demanderesse devant la cour fédérale violerait le droit de la plaignante à ne pas être jugée deux fois pour le même crime».
«Sans la capacité de poursuivre la demanderesse pour un comportement présumé sous-jacent à leur enquête, les accusés n'ont aucune base acceptable pour ne pas communiquer les pièces demandées. Aucun problème de confidentialité ne sera impliqué par le fait de diffuser les enregistrements à la plaignante car elle est l'objet d'un enquête du FBI», peut-on lire dans la plainte écrite par l'avocate de Manning.
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