Dans un communiqué publié le 15 mars, Kirill Dmitriev, le patron du Fonds souverain russe (RDIF) – qui a financé la mise au point du Spoutnik V – a fait savoir que des accords de production du vaccin avaient été trouvés avec plusieurs entreprises européennes, «d'Italie, d'Espagne, de France et d'Allemagne».
«Il y a actuellement d'autres pourparlers en cours pour augmenter la production dans l'UE. Cela permettra de commencer à approvisionner le marché unique européen en Spoutnik V dès l'autorisation par l'Agence européenne du médicament», a-t-il précisé, ajoutant que le RDIF et ses partenaires étaient en outre prêts à commencer à approvisionner les pays de l'UE «qui autorisent indépendamment Spoutnik V».
Le 9 mars dernier, la chambre de commerce italo-russe avait déjà annoncé que la société pharmaceutique suisse Adienne et le RDIF avaient signé un accord pour produire le vaccin Spoutnik V en Italie.
Spoutnik V a franchi début mars une étape clé pour son déploiement dans l'Union européenne, avec le début de son examen par l'EMA, basée à Amsterdam. Mais impatients face à un processus jugé trop lent, plusieurs pays membres de l'Union européenne n'ont pas attendu l'autorisation de Bruxelles pour permettre l'usage du Spoutnik V dans le cadre de leur campagne de vaccination : le 12 février, la Hongrie devenait le premier pays de l'UE à homologuer le vaccin russe, tandis que la Slovaquie a reçu le 1er mars sa première livraison de Spoutnik V. La République tchèque a elle aussi fait part de son attention d'acquérir le vaccin mis au point par l'institut Gamaleïa.
Les autorités russes se disent prêtes à fournir dès juin des vaccins à 50 millions d'Européens, soit 10% de la population.